Dans la peau de Mano est né de l’envie de Florence Naprix de ramener à la vie, le temps d’une pièce musicale, Manuéla Pioche dite Mano, immense interprète guadeloupéenne des années 1960, contemporaine de Léona Gabriel, férue de biguine et de boléro.
Tout au long du spectacle, leurs voix s’entremêlent en un dialogue d’où il est difficile de distinguer l’une de l’autre, le passé du présent, l’historique de la fiction.
Il est question de s’interroger sur l’héritage qu’elle laisse… et de déconstruire la biguine d’antan, selon une approche contemporaine dans un univers intimiste pour raconter la vie chaotique d’une artiste insaisissable et multiple, féministe sans même le savoir, crucifiée pour avoir osé être libre.
D’une générosité voilant une vie empreinte de violences et d’humiliations ; la musique en pansement, sublimant une vie de désespoirs, tandis que l’alcool l’aidait à oublier… Une Billie Holiday des faubourgs de Pointe-à-Pitre ? Une pin-up kréyòl déchue ? Qui donc était Manuéla Pioche ?
Florence Naprix
Chanteuse, compositrice, elle débute au piano à 8 ans, puis passe au chant, qu’elle approfondit à Paris durant ses études. Repérée par Willy Salzédo, elle travaille avec : Frantz Laurac, Tony Chasseur, Mario Canonge… Artiste, elle questionne dans ses recherches la « place » des femmes ou de la culture caribéenne dans l’espace français. En 2012, elle sort Fann Kann (Jocelyne Béroard en invitée) et a participé au Festival Biguine Jazz 2016.