Que s’est-il passé dans la salle avec les vigiles ? Le rapport d’autopsie est formel : la victime est morte par « asphyxie mécanique », autrement dit, sa cage thoracique a été comprimée. Elle présente également des hématomes au bras et au front. Le résultat d’une arrestation un peu trop musclée, estime le parquet de Lyon. Xavier Richaud, le procureur de la République de Lyon, a d’ailleurs livré au « Parisien » – « Aujourd’hui en France » une explication très précise de ce qui se serait passé : « Sur les images appartenant aux caméras de vidéosurveillance qui ont enregistré la scène, on voit qu’il y a eux des échanges verbaux, de la provocation, dit-il. A un moment, un vigile se lève et le jeune homme se prend un coup de poing dans le visage. Dès lors, il commence à se rebiffer. C’est à partir de là que les quatre agents lui sautent dessus. Les images parlent d’elles-mêmes. On les voit le coucher littéralement sur la table. L’un d’eux lui retient le bras derrière le dos. Ils l’ont maintenu comme ça pendant au moins cinq minutes sans que personne ne réagisse. Ils étaient tous les quatre sur lui. C’est tout simplement ahurissant », conclut le procureur de Lyon.
Face à ce premier réquisitoire,Me Metaxas, le défenseur des vigiles, plaide qu’il s’agit de « la procédure habituelle.
Ils n’ont fait que respecter le protocole. Dès qu’il s’est évanoui, ils lui ont même administré les premiers secours en attendant que les pompiers arrivent. Quant à l’arrestation, ce sont des techniques de maîtrise réglementaires », poursuit l’avocat. « C’est vrai, l’interpellation a été musclée, mais ce jeune homme était très agité et alcoolisé. » Une thèse contredite là encore par le parquet : « Sur les images vidéo, il n’a pas l’air plus agité que cela, affirme Xavier Richaud. Et même s’il était ivre, cela n’explique pas qu’il soit décédé de cette façon. »
Placés en garde à vue pour « violences volontaires aggravées ayant entraîné la mort sans intention de la donner », les vigiles seront présentés aujourd’hui à un juge d’instruction