Bondamanjak

De l’autre côté du périph’ avec Laurence Lascary

 

JG – US : Donc c’est plutôt du film artistique que du film d’information, même si vous avez déjà produit un documentaire

LL :  Un documentaire, c’est quand même considéré comme une création originale. Ce n’est pas un reportage non plus, comme a pu le dire le CNC au sujet de ce film, mais je ne ferai pas de polémique. (Laurence Lascary a produit  L’école des Ambassadeurs, un documentaire sur des jeunes lycéens de ZEP, partis en voyage scolaire aux Etats-Unis, NDLR) On propose des court-métrages, de la fiction, du documentaire, toujours dans l’idée de sortir des clichés, des représentations traditionnelles souvent négatives vis-à-vis des minorités au sens large du terme. Donc DACP a vraiment pour mission de promouvoir et de valoriser la diversité au sens large. C’est une diversité culturelle, ethnique, sociale et une diversité physique.

JG -US : une diversité physique ?

LL : ça veut dire que malheureusement dans la société tout le monde n’a pas la même condition physique. Il y a des gens qui sont handicapés et qui sont partie prenante de la société, qui vivent, s’amusent, ont des histoires d’amour comme n’importe qui. Et c’est bien de ne pas les oublier aussi.

JG – US : Je suis venue vous voir parce que vous avez remporé le concours Talent des Cités. Pouvez-vous revenir sur cette aventure ? Comment avez-vous entendu parlé du concours ?

LL :  J’en ai entendu parlé très très en amont. J’ai eu connaissance de ce concours en décembre 2007 au moment où je préparai mon plan d’action pour pouvoir créer DACP. Pour moi c’était une opportunité de trouver des financements pour mon projet. Et en fait au fur et à mesure des étapes de cette compétition, je me suis prise au jeu. La pression est montée graduellement. Ils sont très exigents. Après la sélection nationale, il y a eu une session de répétitions pour la présentation orale devant le Grand Jury. C’était intense.

JG – US : Qu’avez-vous gagné ?

LL : Des sous. Au total, Talent des Cités ça m’a apporté 13 500 euros. 1 500 pour la sélection régionale car j’étais dans la Catégorie Emergence comme la société n’était pas encore créée, si c’était le cas j’aurais pu en gagner 3 000. Ensuite au niveau national c’est une dotation de 7 000 euros par le partenaire, SFR. C’est SFR qui a choisi de faire gagner DACP. Et ensuite, le Grand Prix, 5 000 euros supplémentaires.

JG – US : Et au-delà de l’argent ?

LL : C’est une validation pour mon projet par des institutionnels et des personnes issues du monde économique. C’est une notoriété. Pour une jeune société comme la mienne, c’est toujours intéressant de pouvoir bénéficier d’articles de presse, d’interviews, de se faire connaître… ça  m’ a apporté des contacts. Des liens ce sont noués notamment avec SFR. On a fait un film d’ailleurs pour eux récemment. C’est un clip pour le développement durable, sur le recyclage des téléphones mobiles, c’était un film à usage interne qui a été présenté à tous les collaborateurs SFR. Et puis ça m’a permis de rencontrer aussi l’ex-président de Public Sénat, Jean-Pierre Elkabbach, qui m’a ouvert la porte de sa société. J’ai pu rencontrer ses équipes, leur présenter diférents projets et ils m’ont suivi sur le documentaire “L’école des Ambasadeurs”. C’est comme ça qu’on a trouvé un diffuseur.

JG – US : Et maintenant, vous avez des salariés ? La petite entreprise se développe?

LL :  oui ça se développe plutôt bien. L’équipe est composée de deux personnes et d’une stagiaire qui nous a rejoint récemment. Tout se passse bien.

Propos recueillis par Julie Gestel