À la publication de mon premier papier intitulé « Affaire de la chlordécone… » une véritable émotion s’est emparée de ceux qui de près ou de loin ont oeuvré d’abord pour l’empoisonnement des terres martiniquaises puis de l’enlisement de la procédure judiciaire en place depuis 2007. Nous avons touché du doigt le point cardinal, là où ça fait mal.
Nul autre que moi, depuis deux ans, n’a contemplé avec une émotion plus puissante les astres muets qui roulent constamment dans le firmament pâle et enveloppent notre petite Martinique. Le firmament est le plus haut des cieux où les étoiles fixes sont attachées. Rassurez vous. je ne ne délire pas, je dis que cette affaire chlordécone, au terme des deux années d’investigations m’a amené très modestement à réaliser à quel point Aimé Césaire avait raison quand il nous invitait à ne pas être les jouets sombres au carnaval des autres. Nous allons avec cette enquête, déshabiller les mal propres, ceux qui pensent échapper à la poursuites judiciaire avec des stratégies grossièrement élaborées et au firmament de ces stratégies, se trouvent bien évidemment les stratégies d’évitement, puisque leur finalité est de mettre l’Etat français et les empoisonneurs à l’abri d’actions judiciaires hostiles et de poursuites légitimes.
- Le 29 novembre 2007, le capitaine de police Jean-Marc Arsiny procédait à une perquisition dans les locaux de l’entreprise de Lagarigue et de sa filiale Biométal au parc de la SEMAIR au Robert. Il découvre sans difficulté des documents, sur un étage en bon ordre. Ces documents, dont personne à ce jour n’a parlé permettraient d’éclairer les activités de négoce à la Martinique et en Guadeloupe par le Groupe Lagarigue depuis 1981.
- Je suis donc en mesure d’affirmer que les Établissements Laurent de Lagarigue, propriété d’Yves Hayot, demandait l’homologation du surlonge qui était autorisée le 30 juin 1981 par le Ministère de l’Agriculture. Autorisation renouvelée le 29 octobre 1986. 5 ans plus tard par le même ministre.
- Je suis en mesure d’affirmer et de prouver que le 14 janvier 1982, la marque Curlone était enregistrée par les Établissements de Lagarigue auprès de l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) pour la commercialisation de ce produit toxique sur le plan national.
- Je suis en mesure de prouver, au terme de mes investigations que le 14 juillet 1982, fête nationale française, que les Établissements de Lagarigue propriété d’Yves Hayot, ont fait le dépôt de la marque Curlone auprès de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI). En mentionnant les coordonnées de mandataires à Yaoundé au Cameroun.
- Je suis en mesure d’affirmer que les Établissements de Lagarigue commercialisaient le curlone en Martinique, Guadeloupe et en Afrique sous la licence DLG.
Mes investigations m’ont permis de découvrir que le Ministère de l’Agriculture retirait l’homologation aux Établissements DLG pour la commercialisation du curlone. Il est connu de tous que le comité d’homologation accordait à titre de dérogation pour écouler les stocks un délai de deux ans, la date d’interdiction définitive était fixée au 01 mars 1990.
J’affirme que Monsieur le Ministre de l’agriculture, Henri Nallet a le 05 juin 1990, dans un courrier adressée au député-maire de Sainte-Marie, Mr Guy Lordinot, indiquait à celui-ci qu’il serait disposé, à l’issue de ce délai, à accorder un moratoire supplémentaire d’un an, soit le 28 février 1993 pour l’utilisation du curlone.
Et là, attachez vos ceintures, le GDLG Yves Hayot souscrivait auprès de la société Calliope un contrat pour la fourniture de 1580 tonnes. La société Calliope étant l’importateur distributeur de la molécule fabriquée par la firme chimique américaine
En 1992, au terme de mes investigations, j’affirme que le stock de chlordécone, détenu pour la Martinique est de 441 tonnes et pour la Guadeloupe de 220 tonnes .
Je dis, j’affirme et j’assume que l’examen des commandes passées auprès de Calliope par les Établissements DLG avait doublé ses commandes de chlordécone par rapport au mois précédent.
Comment se fait-il que les juges d’instruction ont ignoré ces éléments ? Ou ont voulu les ignorer. En toute impunité...non-lieu disent-ils. car les plaintes déposées tomberaient sous les coups de la prescription.
J’affirme que pourtant les commandes passées par les sociétés Phytocenter de Guadeloupe et de Martinique succursales de DLG, se répartissaient comme tel :
Pour la Martinique 677 443 francs de mai 1992 à février 1993, que la commande se chiffrait à 682 935 francs en mars 1993 et à 703 630 francs en avril 1993.
J’ai la preuve que des livraisons de curlone (chlordécone) avaient été réalisées après septembre 1993.
Je peux prouver qu’une tonne 100 de curlone a été vendue par DLG au même client au cours de l’année 1994.
je dis que la chlordécone a été vendu par les Établissements Joseph Cottrel, succursale d’Yves Hayot au cours de l’année 1995 alors que la vente de ce produit toxique était interdit depuis deux ans.
J’affirme que la société MOSANTO en lien avec la société Calliope fabriquait du kepone et du Mirex, insecticide interdit en France depuis de nombreuses années.
Tels sont les premiers éléments que je livre à votre sagacité. Pas besoin d’être un grand scientifique, ni un grand juriste pour comprendre qu’il est une justice immanente qui appréciera le résultat de ces investigations qui n’admettent ni discussion, ni débat.
À suivre…
gilles dégras