La Martiniquaise Manuela Ramin-Osmundsen, première femme de couleur à être membre d'un gouvernement norvégien, a remis sa démission jeudi, moins de quatre mois après avoir pris ses fonctions, emportée par un scandale entourant la désignation d'un haut fonctionnaire.
"Manuela Ramin-Osmundsen a remis sa démission (…) Je l'ai acceptée", a déclaré le Premier ministre norvégien Jens Stoltenberg au cours d'une conférence de presse.
Originaire de l'île de la Martinique et récemment naturalisée norvégienne, Mme Ramin-Osmunden, 44 ans, avait été nommée ministre de l'Enfance et de l'Egalité des chances le 18 octobre dernier.
Elle était critiquée depuis quelques jours pour avoir désigné au poste d'ombudsman (médiateur) pour enfants Ida Hjort Kraby, une femme qu'elle connaissait depuis 20 ans, sans avoir fait toute la lumière sur la nature de leurs relations.
Mme Kraby est "une connaissance, pas une amie", a répété Mme Ramin-Osmundsen ces derniers jours, après que les médias norvégiens eurent évoqué un possible conflit d'intérêts.
Les mêmes médias ont révélé cette semaine plusieurs épisodes laissant à penser que les deux femmes, toutes deux juristes, pouvaient avoir une relation plus étroite qu'elles ne l'affirmaient.
"Indépendamment de l'influence que cela a pu avoir sur le processus de désignation, j'aurais aimé avoir été informé plus tôt", a pour sa part réagi M. Stoltenberg, assis aux côtés de Mme Ramin-Osmundsen. Le parti au pouvoir a d'abord soutenu la ministre, avant de se résigner à ouvrir une enquête. Cette affaire fait les gros titres de la presse norvégienne, et selon un sondage 56% des norvégiens pensaient qu'elle devait démissionner.
En 2006, celle-ci avait déjà dû quitter la direction de l'Office national de l'immigration (UDI), après quelques semaines seulement à ce poste, à la suite d'une affaire de permis de séjour accordés à des Kurdes irakiens en violation des instructions du gouvernement.
