Le peintre originaire de Martinique Habdaphaï estime qu’il n’est pas « noir comme un tableau »…
Cette action permet de découvrir les rapports qui existent entre la politique et la culture. Les professions qui se trouvent dans le domaine artistique souffrent de leur manque d’émancipation et de monstration.
Les artistes sont considérés comme des gens à part.
Dans cette société martiniquaise, nous, les plasticiens sommes dans une précarité totale, aucun effort politique n’est fait pour nous faire participer aux jeux de la vie de la cité.
Je dénonce depuis deux ans le paternalisme et le comportement de cette administration qui se sert des artistes comme d’un jeu de quilles.
J’aurais pu me taire, mais je suis un artiste qui se doit de dénoncer les dérives de cette municipalité qui depuis 2009 se bat avec moi comme si j’étais un adversaire politique.
Ma performance de 2009 pendant le marché d’art, la destruction par le feu de trente tableaux pour dénoncer trente insultes faites aux artistes pendant la préparation de la manifestation en est la preuve.
Le marché d’art est un outil d’émancipation, c’est le seul moment où nous pouvons revendiquer, échanger, partager, améliorer nos professions, les artistes doivent se réveiller.
Je pense que nous devrions nous mobiliser pour ne pas laisser le marché d’art de la ville du Marin devenir ni une vitrine politique, ni une kermesse.
C’est une manifestation qui a toujours été réalisée par les artistes en collaboration avec la municipalité. Laisser la main mise sur le marché d’art à cette municipalité, c’est le faire mourir.
C’est un rendez-vous attendu par la population et par les artistes mais je pense qu’il est important de nous mobiliser pour que le marché d’art soit indépendant de toute pression politique.
L’édition précédente, celle de 2009, a connu bien des déboires mais les artistes ont été solidaires pour qu’elle puisse avoir lieu.
Il faut, aujourd’hui, pour les futures générations d’artistes, faire en sorte que le marché d’art soit indépendant.
La ville du Marin s’est trompée en faisant table rase sur tout le travail accompli, en matière de culture, par les organisateurs des éditons précédentes.
Nous, les artistes avons créés une manifestation touristique, culturelle, éducative et économique de qualité.
Il faut nous battre pour continuer à nous exprimer sans contrainte
Il faut nous battre pour que nos droits et ceux des futurs artistes à l’émancipation soient reconnus.
Il faut nous rassembler pour que notre travail ne soit pas donné en pâture.
En municipalisant le marché d’art contemporain, Monsieur le Maire, collectionneur et aussi un amoureux d’art nous a trahi et nous nous devons de réagir.
Habdaphai