A l’heure où les Nègres et Négresses conscients de la MARTINIQUE dénoncent avec force l’idéologie
raciste qu’est la créolisation, l’association « Tous Créoles » et la Fondation « Esclavage et
Réconciliation », deux associations fondées par des Blancs créoles, prétendent mener une action du 3
mai au 14 Juin 2023 qu’elles ont nommée « PALÉPOUTANN », consistant en « une série de rencontres
dans les communes de Martinique sur la thématique des relations entre les descendants martiniquais
de la période esclavagiste ».
A l’heure donc où les Martiniquaises et Martiniquais exigent une juste réparation couvrant les dommages
moraux et matériels causés par le crime contre l’humanité qu’est l’esclavage et la traite, des descendants
des colons esclavagistes prétendent sans aucune pudeur, rencontrer les Martiniquais(ses) sous la
bannière des apologistes récurrentes de la créolisation, que sont l’association « Tous Créoles » et la
fondation « Esclavage et Réconciliation ».
Mais quel mépris ! Quelle hypocrisie !
En prenant une initiative aussi perverse, les organisateurs de cette manifestation prouvent encore une
fois, qu’ils sont déterminés à camper sur leur position raciste, à continuer de croire qu’ils pourraient nous
manipuler et arriver ainsi à faire régresser notre conscience qui nous porte et nous guide contre le
système de la hiérarchisation des êtres qu’ils défendent. Les Blancs créoles veulent en effet, à travers
leur projet « PALÉPOUTANN », nous imposer leur vision créole… Réconciliation contre Réparation…
Créoles contre Nègres et Négresses…
Le fait que l’association « Tous Créoles » et la Fondation « Esclavage Réconciliation » aient choisi de
faire le tour de la MARTINIQUE au mois de mai, c’est-à-dire dans la période où se déroule les
nombreuses manifestations en mémoire des victimes du crime contre l’humanité perpétré par les
esclavagistes européens, révèle à quel point ces Blancs créoles ne comptent pas renoncer à leur vision
et leurs pratiques racistes ancestrales. Cette manifestation « PALÉPOUTANN », est une campagne
menée contre les Négresses et les Nègres qui disent Non à l’injustice, qui disent Non au racisme, qui
disent Non à la pwofitasyon, qui disent Non au non-lieu prononcé par les juges dans le dossier
chlordécone, qui disent Non à l’empoisonnement à la chlordécone… Qui disent Non à la
HIERARCHISATION DES ÊTRES, Non à la CRÉOLISATION.
En vérité, contrairement à ce qu’ils voudraient faire croire, les Blancs créoles ne veulent pas que « les
descendants de la période esclavagiste s’entendent et s’écoutent enfin…». Non. Ils veulent que les
Nègres et les Négresses les entendent, les écoutent et leur obéissent dans la plus totale soumission.
Car c’est seulement dans cette relation-là qu’ils peuvent croire qu’ils existent. C’est cette relation qui leur
a permis de traverser plus de quatre siècles dans un racisme sans limites pour conserver le statut de
race supérieure dont ils se sont affublés. C’est parce qu’ils ont su perpétuer à travers les siècles le
racisme de leurs ancêtres qu’ils sont encore présents en tant que caste racialisée sur la terre
Martiniquaise. Il y a longtemps que leur identité raciste aurait dû déjà disparaître si ce n’était leur
persévérance dans le racisme, le mépris et la perversion pour la maintenir opérationnelle.
Leur volonté, à travers ces rencontres, est de nous voir nous comporter en « bons créoles », c’est-à-dire
en gens qui acceptent leur société créole où les Négresses et Nègres sont à leur merci, conformément
à leur ordre de la hiérarchisation des êtres. Leur volonté est de voir les Négresses et Nègres qui militent
pour la Justice se tenir devant eux en disant comme dans la fameuse chanson commandée à Eric
VIRGAL : « Me voilà, rebelle nu devant toi, avec toi ! ». Leur volonté est de tenter de nous manipuler
encore et encore comme José MARRAUD DESGROTTES a tristement et hypocritement tenté de le faire
lors de sa conférence tenue le 23 mars 2023 qu’il a intitulée « les débuts de la Société Martiniquaise ».
En effet dans cette conférence qu’il a faite « dans le cadre du cycle Tous Créoles ‘‘Vérité et
Conciliation’’ », José MARRAUD DESGROTTES confond à dessein la « société Française » et la
« société Martiniquaise », en insinuant, pour encore tenter de nous manipuler, que le seul rôle social de
nos ancêtres dans ce qu’il présente comme étant prétendument « la société martiniquaise » a été celui
d’être des esclaves. Sauf qu’il ne parlait pas de notre société. Ce fut donc une tentative de manipulation
bien évidemment avortée, car aujourd’hui les Blancs créoles ne peuvent plus nous tromper. Leur mépris
et leurs mensonges ne peuvent plus nous atteindre puisque nous sommes conscients de qui nous
sommes et nous savons ce que nous ne voulons pas et aussi ce que nous voulons. Nous exigeons d’être
respectés pour ce que nous sommes. Et cela ne peut être autrement. Nous ne sommes pas Créoles.
Nous sommes des Êtres humains. Des Négresses et des Nègres conscients et debout.
Mais les Blancs créoles ne veulent pas accepter qu’ils ne puissent pas faire régresser notre conscience.
Alors ils s’agitent. Et comme ils le font souvent, ils vont chercher dans leur entourage créolisé le Nègre
ou la Négresse qui pourrait influencer la population Martiniquaise en leur faveur. Et le Nègre ou la
Négresse qui accepte le plus souvent de porter cet immonde statut d’influenceur(ceuse), est celui ou
celle qui croit représenter ceux qui sont appelés des « gwo tjap » dans leur société fondée sur la
hiérarchisation des êtres. Car tout ce monde n’a toujours pas compris que nous sommes tout simplement
conscients qu’il n’y a pas de « gwo tjap » et que dans notre société Martiniquaise Tut Mun sé Mun.
Aujourd’hui c’est à Marijosé Alie, engoncée dans l’identité fictive de « gwo tjap », que les Blancs créoles
ont confié la mission impossible de ramener les Martiniquaises et Martiniquais dans l’antre des Blancs
créoles.
Et voilà Marijosé Alie qui lance avec zèle un appel à la population martiniquaise afin de nous convaincre
de la nécessité de participer aux rencontres organisées par les Blancs créoles contre nous à travers les
communes de la MARTINIQUE ! Un appel qui se veut pressant, grave, dans lequel elle nous presse de
parler « …avant… Armageddon ». Les Blancs créoles auraient-ils peur d’Armageddon ?
Consciente avec d’autres qu’il n’est aujourd’hui plus possible de faire l’impasse sur notre humanité,
Marijosé Alie ne pouvait ne pas y faire référence :
« … j’ai ressenti en intime conviction que le problème de nous dans le monde n’avait pas de solution
exclusivement politique, mais humaine… »
Mais sait-elle seulement ce qu’est une solution humaine ? Une solution humaine implique la Vérité et la
Justice, donc le refus de l’injustice et du mensonge qui ne sont pas de nature humaine mais des violences
faites à l’humanité.
Or que fait Mariejosé Alie quand, refusant de voir la Vérité et pour justifier ce projet des Blancs créoles
qu’ils ont désigné « PALÉPOUTANN », elle présente le climat social sur le sol de la MARTINIQUE en
ces termes :
« Dans ce chaos d’opinions multiples, de chocs des idéaux, de haines silencieuses ou bruyantes, de
confusion entre le pathos mémoriel et le récit de l’antan lontan, il apparaît cruellement que descendants
d’esclaves et descendants d’esclavagistes ont entamé une non-relation silencieuse plombée par le non-dit, vouée par conséquent à la déliquescence des zombis sans squelette ».
Non Marijosé Alie, il n’y a pas de « chaos d’opinions multiples ». Il y a des Nègres et des Négresses
conscients, debout pour exiger le respect de l’Être humain. Des Martiniquais et des Martiniquaises qui
ont libéré la parole de la Vérité qui avait été étouffée par la seule parole permise par les colons blancs
esclavagistes qui est celle du mensonge et de la violence des colons et de leurs descendants. C’est la
parole de la Vérité libérée que les Blancs créoles veulent de nouveau étouffer, avec la complicité de
quelques créolisé(e)s, pour imposer l’injustice, la violence, le mensonge et conserver ainsi leur statut de
profiteurs.
Non Marijosé Alie, il n’y a pas de « chocs des idéaux ». Il y a des Nègres et des Négresses conscients
et debout pour affirmer leur qualité d’Être humain et exiger le respect de leur humanité. Dominer les
Noirs(res) serait-ce un idéal pour les Blancs créoles ? Le seul choc que nous pouvons percevoir
aujourd’hui est celui de la Vérité contre le Mensonge.
Non Marijosé Alie, il n’y a pas de « haines silencieuses ou bruyantes ». Il n’y a que la haine
multiséculaire voire multimillénaire des Blancs envers les Noirs(res). Mais il y a des Nègres et des
Négresses conscients et debout pour réclamer l’arrêt et la disparition définitive de cette haine,
l’anéantissement du mépris et de la violence des Blancs créoles à leur encontre.
Non Marijosé Alie, il n’y a pas de « confusion entre le pathos mémoriel et le récit de l’antan
lontan ». Il y a des Nègres et des Négresses que les colons blancs esclavagistes ont voulu priver de
leur histoire donc de leur mémoire. Il y a des Nègres et des Négresses conscients et debout pour rétablir
la Vérité sur leur histoire et dénoncer l’ampleur des mensonges, des atrocités, de la cruauté et de la
manipulation des colons blancs esclavagistes. Des Nègres et des Négresses qui connaissent la valeur
humaine de leurs ancêtres et qui les honorent.
Non Marijosé Alie, les « descendants d’esclaves et descendants d’esclavagistes » n’ont pas
« entamé une non-relation silencieuse plombée par le non-dit ». Il y a des Nègres et des Négresses
que le colon blanc esclavagiste a voulu par la violence réduire au silence mais qui aujourd’hui continuent
de parler. Il y a des Blancs créoles qui veulent aujourd’hui parler pour nous faire taire. Il y a des Nègres
et Négresses qui disent aux Blancs créoles : « Non. Nous ne nous tairons pas ».
Les propos de Mariejosé Alie relèvent d’une construction mentale qui voudrait se présenter comme la
parole de l’objectivité, mais qui n’est en réalité qu’un parti pris déguisé en neutralité. Un parti pris en
faveur des Blancs créoles, en faveur de l’injustice, de la pwofitasyon, du racisme, du mépris, de criminels.
Marijosé Alie invite les Nègres et les Négresses à discuter à la table du diable : à négocier leur
humanité.
Ce n’est pas là la solution humaine. C’est là, en effet, le projet exactement inhumain.
Les Blancs créoles et leurs complices n’ont rien à nous apprendre sur les relations qui existent entre les
descendants de la période esclavagistes. Nous connaissons ces relations. Nos ancêtres jusqu’à nous
les ont subies. Ce sont elles avec leurs fruits qui constituent le crime contre l’Humanité qu’est l’esclavage
et la traite. L’heure n’est donc pas à la discussion sur la réalité de ces relations criminelles. Nous savons
ce qu’est la créolisation. Le crime contre l’humanité est avéré. Les Blancs créoles et leurs complices qui
souhaitent en discuter veulent par cette manière nous plonger dans la confusion, dans un tournis
incessant de perversions sur perversions.
Nous avons conscience qu’il est impossible de réconcilier la Vérité et le mensonge, la Justice et l’injustice, l’Amour et la haine car il est impossible de réconcilier cequi n’est pas conciliable.
Nous ne négocierons pas notre Humanité. Non. Nous ne nous perdons pas dans les tentatives de manipulations créoles. Dans notre société Martiniquaise il n’y a pas d’espace pour la parole raciste, manipulatrice, diabolique, il n’y a pas de place pour la hiérarchisation des êtres, il n’y a donc pas de places pour l’identité créole.
Le temps de la manipulation est terminé. C’est l’heure de la Justice et de la Vérité manifestées.
Tut Mun
sé Mun.
Nu sé MUN dépi lorijin
Hékima KITENGO