Si ces sables du désert proviennent bien du désert du Sahara, quatre zones principales de provenance ont été identifiées par l’ONU et présentées par deux chercheurs Didier ORANGE et Jean-Yves GAC, de l’ORSTOM dans un rapport s’intéressant à ces phénomènes en Afrique sahélienne et dans la zone soudano-guinéenne. Car nous ne sommes pas les seuls à recevoir notre bain de brume de sable, le même phénomène est connu en Afrique et inquiète également en Afrique de par son caractère de plus en plus fréquent.
Or des études ont déterminé précisément les lieux d’origine des ces fameuses brumes, en identifiant 4 zones « source » principales de ces fameuses brumes sèches :
– « quatre zones sources principales cartes (…) à partir des cartes d’érosion des sols publiées par I’ONU :
La première s’étend du Sahara espagnol au nord de la Mauritanie, se trouve dans la partie nord du Soudan.
la seconde est localisée à l’intérieur du triangle formé par le Hoggar, I’Adrar des Iforas et I’Aïr (c’est-à-dire au NE de Gao) ;
la troisième est située au NE de la zone précédente dans le nord du Niger sur
le flanc ouest du Tibesti ;
enfin, la quatrième source se trouve dans la partie nord du Soudan »1.
Or dans ces zones, l’érosion est connue particulièrement importante et comme composant les brumes de sable que nous recevons régulièrement et qui arrosent nos régions. Dans ces zones, on trouve une des plus grandes mines d’uranium d’Afrique. La mine en question, notamment d’ IMOURAREN, au Niger, se trouve précisément dans la région de l’Aïr. La zone considérée comme une des « principales zones-source des brumes de sable ». C’est la 2ème mine d’uranium la plus importante au monde.
Des mines à ciel ouvert au Niger, dans les lieux de naissance des brumes de sable
La mine d’ARLIT, qui est située au Niger est une mine à ciel ouvert. Que penser d’une mine à ciel ouvert dans une des zones « source » des brumes de sable à l’échelle mondiale ?
En dehors des conditions de travail qui sont proprement inadmissibles dans cette mine, puisque les employés africains autochones sont laissés dans l’ignorance des dangers de la radioactivité alors même qu’ils baignent dans des poussières radioactives.
Il s’avère que les région d’origine des brumes de sable correspondent précisément à des régions où sont exploitées notamment par des sociétés françaises, via les états africains, les plus grandes mines d’uranium d’Afrique.
Y-a-t-il des recherches faites dans nos îles, pour analyser la nature de ces brumes chez nous ? Y-a-t-il prélèvements et analyses correctes de ces lithométéores, et de leurs retombées sous forme de pluies ?
On s’interroge sur les recherches faites ou non. On sait cependant que suite au passage de Fukushima, alors même que le nuage radioactif avait touché les Antilles avant la métropole, on dispose aujourd’hui, consultables sur le net, de cartes effectuées de l’augmentation de la radioactivité dans l’hexagone, alors qu’aucune mesure ne semble avoir été effectuée dans nos îles. Devrait-on encore en conclure au mépris pour nos populations, ou devrait-on constater tristement l’inertie de nos politiques face aux questions environnementales, jugées trop souvent secondaires ?
Faut-il rappeler qu’en Afrique soudanienne des prélèvements de pluie ont été effectuées par des chercheurs de l’ORSTOM, que des échantillonnages de poussières atmosphériques ont été effectués, analysés. Quand disposerons-nous de dispositifs comparables ? Il seraient important de savoir précisément si ces poussières du désert peuvent altérer la santé déjà fragile de nos populations, et à quel degré.
⁃ L’asthme : maladie reconnue comme problème de santé publique à la Martinique.
⁃ En effet, nous savons que les populations martiniquaises ont déjà eu à subir les contrecoups désastreux sur le plan sanitaire de l’empoisonnement aux pesticides. Par ailleurs les populations martiniquaises souffent de problèmes d’asthme. Un rapport effectué en 1999-2000, de G. Lajoignie, Inspecteur de la santé publique, avait déjà il y a maintenant 12 ans, alerté sur la situation particulière de la Martinique, qui compte les pourcentages d’asthmatiques les plus importants de France. Il insistait alors qur la prévalence martiniquaise, « supérieure à la métropole », qui causait entre 250 et 500 hospitalisations dans l’année, et qui serait la « cause la plus fréquente de l’absentéisme scolaire ».
⁃ Il citait une enquête ISAAC (International Study of Asthma and Allergy in Childhood », qui a permis d’établir que les pourcentages d’asthmatiques étaient très importants en Martinique, plus importants qu’en métropole. Le chiffre moyen avancé était que cette étude avait montré que 21 % d’une classe d’âge d’élèves en 4ème était concernée par des phénomènes d’asthme et/ou de bronchites asthmatiformes- (rapport DSDS).
⁃ Or, l’hypothèse du facteur aggravant dans le nord caraïbe, à cause des carrières de sable avait été avancé. Qu’en est-il des brumes de plus en plus fréquentes en Martinique sur ces fameuses « crises d’asthme » qui affectent les jeunes et les moins jeunes ?
Les enfants du nord-caraïbe sont les plus touchés.
Les enfants du nord-caraïbe seraient les plus touchés. Le rapport a avait en effet émis l’hypothèse que les enfants de la zone Prêcheur, Saint-Pierre et Carbet seraient les plus touchés, probablement à cause de la « proximité des carrières et du trafic important de camions quittant ces carrières ». Les pourcentages d’asthmatiques étant plus importants dans le secteur. Or ces « poussières » sont bien comparables à des aérolithes.
Le scénario du pire
« Le vent diffuse des particules radioactives dans toutes les directions. L’eau ruisselante est contaminée et s’infiltre dans les nappes phréatiques ou les ruisseaux.
Une mine d’uranium en exploitation produit de nombreux déchets :
des rejets atmosphériques : le radon et les poussières radioactives. L’un des rejets les plus dangereux d’une mine d’uranium est le radon, un gaz rare invisible et inodore qui se propage depuis les installations de conditionnement et les collines de déblais ou les réservoirs de déchets liquides. Le radon entraîne un risque de cancer du poumon »2 ou des leucémies…. Or ce radon peut se fixer sur des aérolithes… composant les fameuses brumes de sable. Lorsqu’il pleut il est transformé en plomb 210, extrêmement toxique, qui s’infiltre partout, dans les sols, les légumes, les fruits etc…
La poussière peut tout à fait être composée des « radionucléides de certaines mines d’uranium par exemple… »
Alors on attend un rapport sérieux sur nos brumes de sable antillaises, qui sont un phénomène particulièrement intense chez nous, et pas « banal » comme certains laissent entendre. Et si l’on retrouve dans certaines grandes villes en effet le même phénomène, il est certain que les concentrations aux Antilles, ainsi que la fréquence des occurrences, peut raisonnablement et sérieusement être considéré comme inquiétant et pouvant affecter gravement notre santé.
MLM