Le gouvernement dans le projet de loi de finances 2024, propose par son article 55, d’aider financièrement, tous résidents de la France hexagonale qui voudraient s’installer en Outre-mer donc singulièrement en Guadeloupe.
Il s’est engouffré dans la brèche ouverte par deux députés de la Guadeloupe qui proposaient une loi visant à aider financièrement les seuls originaires des outre-mer à l’installation au retour dans leur territoire. Ce qui serait discriminatoire, donc anticonstitutionnel. Il a donc ouvert à tous les citoyens français pour ne pas être querellé par le Conseil constitutionnel. Mais quelle mouche a donc piqué Serva et Mathiasin pour ouvrir ainsi la boite de Pandore ?
Je ne peux pas croire que ces députés à leur deuxième mandature, puissent faire preuve d’autant de naïveté, d’inexpérience et d’impéritie. Ils se sont même gargarisés sur les médias en expliquant qu’ils étaient à l’initiative de cette loi, mais que le gouvernement dans » sa fourberie « , l’aurait détourné et proposé la forme que nous connaissons qui, dans la situation actuelle, ne peut qu’être dommageable pour la Guadeloupe. C’est pitoyable, une véritable paire de » pieds nickelés « . Je n’ose pas imaginer qu’ils aient été en service commandé, instruments conscients et consentants du gouvernement.
CÉSAIRE fustigeait « l’aide de nous-mêmes » dans les nombreux « coups du sort » qui nous ont frappés. Comme il avait raison.
Toujours est-il que le gouvernement, nous propose cet article 55 dans la loi de finances 2024 qui a toutes les chances d’être adoptée puisque, la première ministre a encore usé de l’article 49-3 pour arriver à ses fins.
Cela ne fera d’ailleurs, qu’officialiser et renforcer ce qui se fait déjà. Il suffit de consulter les offres d’emploi des sociétés « métropolitaines » implantées en Outre-mer. Et ce ne sont pas les originaires de l’outre-mer qui sont ciblés par ces offres.
De là à ce que l’on nous rédige un article 55-bis, incitant financièrement les résidents de l’Outre-mer à s’installer en France hexagonale et la boucle serait bouclée.
Nous nous trouvons désormais à la croisée des chemins : acceptons-nous cette substitution légalisée ou redressons-nous la tête pour défendre, notre héritage, la terre de nos ancêtres ou celle que nous avons choisie pour y vivre et élever nos enfants. Il ne s’agit plus ici de grands et beaux discours à la tribune d’une quelconque assemblée, fussent-ils les plus émouvants, les plus argumentés ou de joutes symboliques et anecdotiques sociétaux, mais bel et bien de la survie de notre Guadeloupe.
Claude Barfleur
Président du MGP
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