Edouard de Lépine sort de son silence. On se souvient que la campagne pour le référendum du 7 décembre 2003, avait été fortement marquée par les chroniques hebdomadaires d?Edouard de Lépine distillées dans son courriel " devoir de cohérence ". Ses positions, sa rhétorique implacable, stigmatisant les incohérences des partisans du OUI, avaient démantibulé leurs argumentaires et certainement contribué à l?échec du OUI. La zizanie actuelle au sein du PPM, la fameuse fracture avérée entre les Refondateurs conduits par Claude Lise et les Orthodoxes ou Congressistes menés par Serge Letchimy, la confusion politique ambiante avec "la conjuration de la démagogie débridée et satisfaite d?elle-même, de l?opportunisme résigné et ? la démission des intellectuels de ce pays", comme il l?écrit lui-même, l?ont conduit à sortir du silence qu?il observait depuis 18 mois. L?homme continue de manier le verbe avec une redoutable dextérité. Atansion Pipine viré. Tout d?abord, il a diffusé le n°23 de " devoir de cohérence", jusqu?alors connu d?un cercle très restreint, dans lequel il livre son analyse du scrutin du 7/12/03. Ensuite, il a relancé son courriel dans une nouvelle série hebdomadaire dont le premier numéro vient d?être mis en ligne. Morceaux choisis de devoir de cohérence n° 23 semaine du 3 au 10/12/03 : " il y a quelque chose d?irréel dans le comportement de la gauche martiniquaise au lendemain de son humiliante défaite du 7 décembre. Car le résultat de cette consultation est d?abord un désaveu des élus, majoritairement de gauche, ayant appelé à voter OUI avant d?être une victoire de la droite… ". EDL, dans une énumération inexorable, liste tous les partisans du OUI " 71% des conseillers généraux et régionaux, les présidents des deux assemblées, les présidents des deux Conseils Consultatifs, 5 parlementaires sur 6, 26 des 34 maires, tous les partis politiques à l?exception des FMP, une centaine d?intellectuels, l?Université, les médias sans exception, les présidents de ligues ou d?associations, le ministre de l?outremer ". Il poursuit en constatant que " dans ces conditions, attribuer l?échec du OUI à la peur de perdre le RMI, les retraites des vieux travailleurs ou la sécurité sociale et à l?argent des békés est tout simplement indécent. C?est une insulte et une injure gratuites aux quelques 54.000 martiniquais qui ont voté NON. Etranges démocrates qui proclament leur attachement au suffrage universel et leur respect de son verdict et qui traitent d?imbéciles peureux ceux qui ont résisté à leurs consignes!". Ensuite, il frappe. Sec. A propos de la " classe politique"» dont il estime que c?est "une expression qui n?a, à vrai dire, aucun sens. Il s?agit en fait d?un microcosme défiant de plus en plus l?analyse sociologique mais nullement homogène, évoluant selon ses propres besoins, ses propre intérêts, ses propres règles et ses propres fantasmes, une bureaucratie sui generis ". Pour lui 80 % de l?électorat a infligé "un camouflet cinglant à 71% des élus qui avaient l?ambition de parler au nom de leurs mandants et la prétention de représenter mieux que les autres les aspirations du pays réel". (à suivre morceaux choisis de "devoir de cohérence" n°1 semaine du 9 au 16 septembre 2005 ). P. 38