Discours prononcé le 17 décembre 2013 par Bernard Hayot, Président du #GBH, à l’occasion des douze ans du courbaril planté par Aimé #Césaire le 17 décembre 2001, à l’habitation Clément au François en #Martinique.
« Monsieur le Président du Conseil Régional,
Monsieur le Sénateur-Maire du François,
Mesdames et Messieurs,
Monsieur le Président,
C’est un honneur pour moi de vous accueillir ce soir au pied du Courbaril.
En cette fin d’année qui commémore le 100ème anniversaire de la naissance d’Aimé Césaire,
vous avez souhaité nous parler de fraternité.
Chacun ici mesure l’importance de ce moment.
C’est assez tardivement que j’ai fait la connaissance d’Aimé Césaire.
Certes nos premières rencontres étaient certainement influencées par l’aura qui depuis
longtemps l’entourait.
Mais au-delà, qui a rencontré Césaire est tombé sous le charme.
Une conversation avec lui prenait tout de suite de la hauteur. On vivait un moment privilégié.
Mais c’est je crois son humanisme, ce regard si particulier plein d’intelligence et de
compréhension des autres, cette gentillesse naturelle qui émanait de lui qui m’ont le plus séduit.
J’y ai été d’autant plus sensible que profondément attaché à mon pays j’ai toujours souffert de
ces clivages, de cette méfiance qui sépare et trop souvent divise les martiniquais.
Croyez bien que je suis on ne peut plus conscient de l’héritage douloureux qui est celui de l’histoire pour nombre d’entre nous.
Dans cette société insulaire malmenée par l’histoire, je pense depuis longtemps que nous
devons être en permanence à la recherche de messages de rassemblement, de gestes porteurs
de symboles.
Et qui mieux qu’Aimé Césaire pouvait être porteur d’un tel message.
L’habitation Clément est en soit un symbole. Propriétaire des lieux depuis 1986, je me suis
appliqué à développer cette réputation et ce rayonnement lié au nom de cette belle et grande
famille de la Martinique que sont les Clément. C’est ainsi que la Fondation d’entreprise du
groupe GBH s’appelle Fondation Clément.
De tout cela, je me suis ouvert à Aimé Césaire.
Et nous avons convenu ensemble qu’un arbre planté par lui en ce lieu particulier serait un
grand symbole et pourrait au fil de sa croissance devenir un message de plus en plus fort
d’entente et d’harmonie pour tous ceux qui veulent une Martinique apaisée et ouverte.
C’est lui, Aimé Césaire qui a choisi le Courbaril.
Cet amoureux de la nature, féru de botanique dit très précisément pourquoi il a fait ce choix.
Je me souviens de son arrivée en compagnie de son fidèle ami Camille Darsières.
Je me souviens de son air heureux en sortant de sa poche le texte qu’il a tenu à lire avant la
plantation du Courbaril.
Depuis ce jour-là, ce très beau texte est gravé sur une plaque, ici, au pied du Courbaril.
Il vous sera lu tout à l’heure par Jessie Claude et par ma petite fille Camille.
Tout y est en peu de mots. On est, je crois au cœur du message que Césaire voulait envoyer
aux Martiniquais.
Laissez-moi lui emprunter juste une phrase « ici la bi foliation se fait intime et partenariale ».
Le jour de la plantation de ce Courbaril, j’ai eu le sentiment de vivre un moment historique.
En me tournant vers notre Sénateur-Maire Maurice Antiste qui participait comme moi à cette
cérémonie, je me dis que je n’étais pas seul à avoir ce fort sentiment.
Ce soir, je suis fier d’avoir pris l’initiative d’inviter Aimé Césaire à planter ce Courbaril il y a
douze ans.
Je suis fier qu’il ait accepté.
L’habitation Clément peut s’enorgueillir de cet arbre-monument planté par un homme que la
République a fait rentrer au Panthéon.
Mesdames et Messieurs,
Grâce à ce personnage considérable qu’est Aimé Césaire, devant cet arbre porteur de
symboles et autour de Monsieur Serge Letchimy, Président du Conseil Régional de la
Martinique et de Monsieur Maurice Antiste, Sénateur de la Martinique, je crois bien que nous
vivons ce soir un autre moment historique.
Bernard Hayot