Discours du Président Alfred MARIE-JEANNE sur la situation en #Guyane
lors du Comité Etat-Régions du 28 mars 2017
Au risque d’enfreindre le protocole voire de déplaire à certains d’entre vous, je ne peux rester muet devant ce qui se passe en Guyane. Les évènements qui s’y déroulent doivent nous interpeler.
Notre collègue, Rodolphe Alexandre, Président des Régions Ultrapériphériques fait face à une situation inextricable qui l’oblige à rester sur place.
Voilà un Pays, aussi vaste que le Portugal, qui regorge de richesses naturelles en tous genres : or, forêts, fleuves, biodiversité, pétrole… sur le territoire duquel la France dispose d’un centre spatial qui lui permet d’être l’un des champions du monde dans ce domaine. Et c’est cette Guyane là que l’on traite par-dessus la jambe. C’est une honte, une humiliation à nulle autre pareille.
Je comprends la situation et je la comprends d’autant plus que la délégation dépêchée sur les lieux pèche par une partie de ceux qui la conduisent ; ce qui ajoute à la désinvolture générale constatée.
L’humiliation a des limites.
C’est le moment de dire et de répéter fermement que notre rôle n’est pas de servir sempiternellement de faire valoir. La plus-value engendrée et engrangée doit être redistribuée mais pas au compte-gouttes. Le vivre ensemble passe nécessairement par la révision des statuts pour ceux qui le souhaitent. Et ces propos n’engagent que moi.
Liberté oui mais pas celle d’exploiter indéfiniment.
Egalité oui mais pas celle d’une répartition parcimonieuse des richesses.
Fraternité oui mais pas celle de la complaisance « soutireuse » au sens profond de notre créole.
Il en va de l’intérêt bien compris de toutes les parties.
Au-delà de la forme, c’est le fond qui compte.
Alfred MARIE-JEANNE