A l’orée du 5 juin qui marque l’abolition de l’esclavage en Guyane, doit-on s’interroger sur l’indemnisation des colons ? Doit-on s’interroger sur le déséquilibre pervers qu’a offert la société post-coloniale ? Doit-on oublier ? Bonnes questions. Pour l’heure voilà une page indélébile de l’Histoire retrouvée par un chercheur guadeloupéen dont on reparlera :
Décision de justice portant sur le comportement de la famille Jaham a l’époque de l’esclavage. Les frères de Jaham ( Fort-Royal, année : 1845) : les accusés reconnaissent : avoir donné à l’esclave Rosette, enceinte, dix-sept coups de rigoise et vingt-cinq coups administrés par lui-même ; qu’à diverses époques et en dépit de sa maladie avait infligé au jeune Gustave des châtiments corporels sévères et l’avait fait mettre dans un parc à veau ; bien que malade il lui avait fait mettre un carcan rivé par une chaîne et le forçait à travailler ainsi le jour, et la nuit le jetait dans un local insalubre avec morceau de planche pour se coucher ; il en est mort ; sévices sur Jean-Baptiste ( 9 ans ) ; on lui coupa le lobe de l’oreille et fut contraint avec deux autres enfants Gustave et Vincent, de manger des mélanges excréments humains et d’excréments d’animaux ; Jean-Baptiste et Gustave étaient les fils de Rosette. (…) Un des frères de Jaham prit la fuite. L’autre fut acquitté. […]
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