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DU PLOMB DANS L’AILE DE PLON

L'humoriste Dieudonné a obtenu mercredi du juge des référés du TGI de Paris la suppression de passages d'un livre de la journaliste Anne-Sophie Mercier intitulé "La vérité sur Dieudonné" , jugés outrageants à son encontre. Dans sa demande initiale, l'humoriste demandait la suspension de la mise en vente de l'ouvrage qui doit sortir en librairie jeudi dans l'attente de la suppression des passages qu'il estimait injurieux à son égard. Les passages prêtaient à Dieudonné un certain nombre de positions sur la communauté juive et lui attribuaient notamment une forme de négationnisme. Le juge des référés du tribunal de grande instance (TGI) de Paris, Jacques Gondran de Robert estime dans l'ordonnance que "le livre intitulé +La vérité sur Dieudonné+ écrit par Anne-Sophie Mercier contient des passages injurieux". Il condamne en conséquence la société Plon, éditeur du livre, "à supprimer lesdits passages (…) dans toutes les éditions ultérieures et à insérer dans l'édition actuellement en librairie" un avertissement faisant état de cette condamnation "et ce, sous astreinte, dans les 3 jours suivant la signification de la présente ordonnance, de 100 euros par infraction constatée, et ce, pour une période de 3 mois". Plon s'est dit "surpris" par la décision et a décidé de faire appel, a-t-on appris auprès de la maison d'édition. Présent à l'énoncé du délibéré, Dieudonné s'est dit de son côté satisfait. "Il faut passer à autre chose, il est temps d'arrêter d'alimenter la polémique (sur les rivalités communautaires entre noirs et juifs, ndlr), ce livre allait mettre de l'huile sur le feu", a-t-il déclaré à l'AFP. Alors que l'avocat de Plon, Me Jean-Claude Zylberstein avait expliqué lors de l'audience mercredi matin que ce livre était celui d'une "amoureuse déçue" qui souhaitait voir Dieudonné revenir à l'esprit de ses premiers sketches, l'humoriste a déclaré: "j'ai envie de dire à Anne-Sophie, calme-toi, détends-toi, oublie-moi". Interrogé par l'AFP, Me Zylberstein a estimé que cette décision était "une grave atteinte à la liberté de la presse". "La liberté d'_expression ne peut pas être à sens unique et si les juges suivent la voie du politiquement correct, on peut redouter des lendemains très sombres", a-t-il ajouté.