La bataille pour le 10 ème canton de Fort-de-France risque d’éclipser toutes les autres joutes électorales, tant cantonales que municipales.
Depuis plusieurs jours, le PPM par la voix de ses ténors et notamment celui que ses détracteurs appellent « le Chauve », a focalisé son action sur le canton détenu par Claude Lise, ex-PPM et créateur du RDM.
Un adversaire plutôt palot, en tout cas complètement à l’ombre de son leader, pas de programme politique digne de ce nom sinon un vague projet d’action. Tout ça constituant le cache sexe d’une volonté affirmée, exacerbée, limite du pathologique de « faire payer le traitre », «de faire payer celui qui a osé défier ».
En tout cas, renouant avec un passé dont on se souvient encore, le PPM déploie un terrible concentré d’énergie sur ce canton. Et c’est un euphémisme.
Pourtant, ailleurs en Martinique et à Fort-de-France même, il y a des batailles qui vaudront qu’on s’y intéresse.
Pour les municipales Nestor Azerot, conseiller Général du Morne-des-Esses, qui va tenter de sortir Guy Lordinot de sa bonne ville de Ste Marie. Le jeune Eric Coppet, chef d’entreprise, qui s’attaque à Garcin Malsa à Ste Anne. Louis Boutrin, écologiste, ancien conseiller régional, qui va affronter le maire sortant Alexandre Mouriesse du Carbet mais aussi le Conseiller Général Ledru sur le canton Carbet/Morne-Vert. Yann Montplaisir, conseiller général, à St Joseph contre Athanase Jeanne-Rose. Louis-Félix Duville, conseiller régional, contre André Lesueur, ex-député, maire conseiller général de Rivière-Salée.
Pour les élections cantonales, Jean-Philippe Nilor, conseiller général sortant, qui veut la place du maire Louis Crusol, parviendra-t-il à sauver la sienne ? Frantz Zozor qui fut successivement membre ou proche du RPR, puis de l’UDF avant de se faire oindre par le MIM va tenter lui de prendre la place de Raymond Occolier socialiste maire du Vauclin. Ou encore Albert Jean-Zephirin, conseiller général du Gros-Morne, soutenu il y a six ans par Anicet Turinay, le maire, et qui semble l’avoir oublié tout comme il semble avoir oublié ses premières amours FMP de l’époque.
Et derrière toutes ces joutes individuelles, de ténors, de leaders ou d’aspirants, une bipolarisation apparente du débat entre ce que la classe politique elle-même appelle UMPPM (UMP+PPM) contre RDMIM (RDM+MIM).
L’électeur tranchera, mais d’ici-là et surtout après Carnaval, brave gens, il y aura du spectacle.