Bondamanjak

Elie « christ’ Domota

Ce qui frappe en tout premier lieu chez cet homme de 42ans, secrétaire général de l’UGTG (Union générale des travailleurs de Guadeloupe) depuis avril dernier et leader duLKP depuis un mois, c’est l’étonnant mélange de fureur et de nonchalance qui l’habite en permanence. Elie Domota parle d’une voix lente et douce, c’est vrai, mais en employant des mots d’une brutalité inouïe, avec cette force qui n’appartient qu’aux révolutionnaires animés de la certitude d’avoir raison et de n’exister que pour faire le bonheur des autres, fût-ce contre leur gré. Ses amis le comparent d’ailleurs volontiers à une sorte de «messie créole», en partie parce qu’il porte un prénom biblique et qu’il est fils… de charpentier. Tandis que ses ennemis, eux, le décrivent plutôt comme «un tribun à la Mugabe». Mais quand on l’écoute, c’est à Danton qu’on pense. Un meneur d’hommes, incontestablement. Beaucoup plus fin, cultivé et responsable que tous ceux qui l’ont précédé à la tête de l’UGTG. Un authentique révolutionnaire, en somme.

le figaro