Hier soir, j'ai vu des gens heureux dans un creuset dédié à la musique. Heureux, parce qu'ils n'avaient pas le choix, heureux parce qu'ils en avaient grandement besoin. Et c'est dans ces moments là qu'on se dit, qu'on reconnaît qu'un peuple a besoin d'un opium, d'un mélange fait d'imaginaire et de rêve pour affronter la réalité. Ce soir là, la musique avait donc le beau rôle au coeur d'un défi presque facile à relever. Le stade de Dillon était superbement paré. Enfin , cette structure, longtemps décriée, cet ex gabégie commence à trouver son sens dans l'espace. La municipalité de Fort-de-France cloturait ainsi son riche festival en chaussant de grosses pointures : Tabou Combo et Carimi. les 12 000 présents partagés presque équitablement entre la tribune officiel et la pelouse du stade étaient prêts à démarrer dès la première note. Boudoum. Efficacité totale. La liesse est immédiate. Le Mi de Carimi , véritable bête de scène, n'avait aucun mal à titiller un public de devant de scène quasiment féminin. Symboliquement accrochées à ses lèvres, le sexe dit faible démontrait toute sa fougue. La communion frisait l'union à l'unisson. Grâce à ut le peuple était en rut, fin prêt pour un coït musical démembré. Une communion ludique quand comme un seul être,suite à la demande du Mi, tout le monde ouvre son mobile pour éclairer la nuit foyalaise. Nuit inouïe. Quand Tabou Combo prend le relais, la fusion est totale. Les moins verts qui avaient investi les gradins sont dans le rouge. Re boudoum. Sé Tabou sa sé Tabou. Ainsi malgré la pluie subtile, Shoubou ira jusqu'au bout. Jusqu'au bout d'une nuit tranquille, sans heurts, qu'on rêverait éternelle. Mais à ce stade on a un imaginaire insulaire qui en dit long…