Pour autant, Myriam Boyer n’accuse personne. Elle souhaite plutôt sensibiliser et inviter à un « changement de comportement et de mentalité ». Avec un argument intéressant : « L’air appartient à tout le monde. C’est donc la même chose que pour le tabagisme passif. D’autant que 48 heures après un épandage par hélicoptère, 40 % du produit reste en suspension dans l’air », annonce-t-elle. Elle appelle donc les pouvoirs publics, et c’est le sens du courrier qu’elle adressera au Président de la République à la fin du mois (lire ci-dessous), à interdire l’épandage aérien de ces produits dans certaines conditions.
Certes, Myriam Boyer se doute bien que « tous les agriculteurs ne vont pas faire du bio ». Mais elle espère, à travers l’assemblée générale de ce soir et les autres actions menées par diverses associations, dont la Semaine sans pesticide (lire ci-contre), que chacun « saura désormais qu’il existe d’autres produits moins polluants et moins dangereux que les pesticides ».
Semaine sans pesticide
À l’occasion de la 3e édition de la Semaine sans pesticide, du 20 au 30 mars, la salle de la Doline, à Sébazac, accueillera, le 25 mars, Angello Sanfilippo, chimiste et délégué régional du MDRGF (mouvement pour les droits et le respect des générations futures), lors d’une soirée sur le thème « Les dangers des pesticides : mythe ou réalité ». En outre, la Cie de l’Humus organise des visites de son « lieu de vie », au lieu-dit Pradals, à Saint-Just-sur-Viaur (sur rendez-vous au 06 10 48 15 50).
Un courrier à Nicolas Sarkozy
Myriam et Bernard Boyer vont adresser un courrier à Nicolas Sarkozy à l’occasion de la réunion du Conseil d’agriculture sur la directive et la stratégie thématique pour l’utilisation durable des pesticides. Citant différentes études qui établissent un lien entre pesticides et développement de certaines maladies, cette famille du sud-Aveyron souhaite que le chef de l’État obtienne de l’Europe « une baisse substantielle de l’usage des pesticides avec des objectifs obligatoires chiffrés ; l’interdiction de l’épandage par hélicoptère dans des régions vallonnées caractérisées par de petites parcelles au milieu desquelles se trouve un habitat clairsemé abritant néanmoins une population peu nombreuse mais très exposée ; l’interdiction de l’usage de ces produits dans et autour de zones fréquentées par le public et des personnes vulnérables ».
Source : http://www.ladepeche.fr/article/2008/03/19/443374-epandage-de-pesticides-danger-pour-la-sante.html