C’est assez extraordinaire de voir que celui qui est accusé de profiter d’une retraite illégale, qui a semble-t-il été convoqué par la justice à ce sujet, puisse exciper du droit pour prendre de l’argent sur les fonctionnaires de la CTM qui grèvent contre la réforme des retraites. Fout misié ni toupé !
Si effectivement les jours de grèves ne doivent pas être payés puisqu’il n’y a pas eu de « service fait », depuis des décennies dans la fonction publique et surtout depuis l’avènement de la Collectivité Territoriale de Martinique, il n’y a eu aucune retenue sur salaire pour fait de grève. Alfred Marie-Jeanne, premier président de la CTM, ne l’a jamais fait.
On se souvient des grèves longues, dures, politiques forcément, qui ont accueilli l’équipe du Gran Sanblé Pou Ba Pèyi-a An Chans à son arrivée à la tête de la CTM à partir de janvier 2016. Des grèves de toutes sortes, d’entreprises publiques ou privées, d’institutions, dont les leaders syndicaux avaient décidé que la CTM et Alfred Marie-Jeanne allaient régler tous les problèmes de la Martinique.
Il y eu également et surtout des grèves internes, longues, dures, politiques avec des syndicats qui exigeaient que des décennies de retard : dans l’entretien des routes et des bâtiments du parc immobilier du Conseil Régional et du Conseil Général ; dans l’acquisition des mobiliers, matériels et outils professionnels, des véhicules de service ou pour les travaux, soient rattrapées immédiatement ; et que toutes les difficultés dans les conditions de travail soient résolues sur le champ. Pourtant, de mémoire de chroniqueur, aucun jour de grève n’a été retenu, pour personne sous Alfred Marie-Jeanne.
L’équipe actuelle n’a pas eu ces grèves à son arrivée comme le portail d’entrée de la CTM cadenassé empêchant les élus et les personnels de pénétrer dans le bâtiment de Plateau Roy plusieurs semaines, les dizaines de litres de sang de cochon répandus dans l’Agora Frantz-Fanon, la clôture de l’enceinte arrachée par des grévistes d’un satellite de la CTM, l’envahissement et les menaces macoutes envers le personnel de l’Hôtel du Conseil Exécutif….
Or, malgré la grogne, malgré la souffrance du personnel qui s’exprime de plus en plus ces jours-ci surtout, on n’a pas eu vent d’une quelconque grève interne. Pas même un préavis.
Pourtant, on n’a pas eu connaissance d’un miracle qui aurait fait que par l’opération du Saint-Esprit, les conditions de travail difficiles se seraient améliorées, que les moyens qui manquaient seraient désormais à disposition, que les difficultés d’il y a deux ans auraient été résolues.
Et c’est là qu’on comprend que la plupart des grèves subies par le Gran Sanblé pendant tout la mandature étaient politiques. Oui. On est en droit de penser qu’elles visaient à entraver la mise en œuvre de la politique, le travail de la majorité d’alors.
Mais vous ne trouvez pas étrangement mal à propos que ce soit à l’occasion de la mobilisation contre la Réforme de la Retraite que cette note sorte. Ce Président de Conseil Exécutif, casserolé dans cette affaire de retraite illégale, il n’a pas de conseillers ? Personne pour lui dire « Pa fè sa atjelman ? » « Ne faites pas ça maintenant ? «
Et pour ce qui est de la crainte des agents pour leur retraite, ils n’ont pas trop à s’inquiéter, n’ont-ils pas un spécialiste à la tête de la CTM.