Savez vous combien d'espèces d'orchidées existent en Martinique? Environ 150, si j'en crois ce que disent nos orchidophiles; je ne sais pas si ce sont des espèces endémiques, introuvables ailleurs, à Montserrat par exemple ou aux… iles Caïman que la Martinique devra étriller si elle ne veut pas se retrouver sur le banc de touche de la Digicel Cup. L'histoire, qui s'écrira au bout des crampons de notre sélection, est aphone à l'heure où j'écris ce papier.
Le dernier prix Nobel à être décerné, celui de l'économie, l'a été à Paul Krugman, un jeune américain (il est né en 1953) spécialiste des échanges commerciaux, éditorialiste au New York Times où il assassine régulièrement la politique économique de George W. Bush qui a "débanqué" son pays; une politique économique libérale que nos dirigeants soutiennent, pratiquent, vénèrent au nom de la sacro sainte…globalisation. Notre Prix Nobel donne des cours à la prestigieuse université de Princeton où, en début d'année, il n'avait que quatre étudiants inscrits!
"Risques systémiques", "Capitalisme financier inégalitaire", la Crise déroule le boa constrictor de sa dérégulation à travers le Monde et, tous les jours, avec une voracité de drogués, nous consommons les informations à la télévision en priant pour que la vague du Crédit continue, sur nos plages et sur nos comptes ultramarins, son sac et son ressac hypnotiques. "Dépi mwen ni lajan, mwen pé koumandé chyen roulé woch ba mwen" comme dit Soukouloute, mon camarade de pêche particulièrement remonté ces derniers temps contre nos frères de la Dominique qu'il accuse de vouloir faire leur beurre sur notre dos, quand il ne s'agit que d'une affaire de douaniers zélés et de pêcheurs pris la main dans le sac…Affaire qui traîne un peu trop!
Elle, indifférente à tout cela, elle descend la route de Balata au volant de son Alfa Romèo 166, 2,4l, JTD grise; conduite souple et sportive dans l'embouteillage de cette matinée pluvieuse; cela se sent à la pression, la nervosité qu'elle met aux carrefours, de Tivoli, de Godissard, à Des Rochers où, de toute la file des conducteurs descendant vers le Centre Ville, elle est la seule à ne laisser passer personne en dépit des appels de phares qu'on lui fait…Elle doit être pressée et c'est pour cela que je mets un point d'honneur à…céder le passage. D'ailleurs elle finit par me doubler; non mais!
Et la classe politique martiniquaise fait sa rentrée et s'agite et nos hommes politiques se font mousser à la télé (5 minutes de compte rendu pour un mouvement, oh pardon, un parti se proclamant encore indépendantiste) et la chargée de mission du parti du Président…
Ah celui là:
Il n'y a pas si longtemps de cela, l'Etat n'avait pas d'argent pour les retraites, la recherche, l'ARS, la note qu'il s'était engagé à payer pour les obsèques nationales d'Aimé Césaire et les entreprises locales commencent à râler auprès, je suppose, de Serge Letchimy qui, du coup, décide de tout payer tout seul, comme un grand…maire d'une Ville Capitale désargentée.
L'Etat français a trouvé 360 milliards aujourd'hui pour sauver les banques censées nous sauver de la faillite, du krach, de la récession, du chômage…
On nous mentait alors?
Marius Gottin
