Pascal Sevran (Sipa)
France-2 attend de Pascal Sevran qu'il "présente ses excuses" au cours de son émission "Chanter la vie" diffusée dimanche à midi sur la chaîne publique afin de dissiper la polémique liée à des écrits et des propos de l'animateur qui ont été jugés racistes.
"La chaîne prendra ses responsabilités si l'ambiguïté n'est pas levée", a averti sur RTL Philippe Baudillon, le directeur général de France-2, qui s'est entretenu samedi 9 décembre avec le présentateur. "Nous verrons ce que nous avons à faire et ce ne sera pas fait à la légère."
Une chaîne de service public
Pour Philippe Baudillon, "France-2 est une chaîne de service public qui véhicule des valeurs et qui ne peut pas transiger sur ces questions là".
La chaîne et, au-delà, l'ensemble du groupe France-Télévisions, attend donc de Pascal Sevran "qu'il présente ses excuses, qu'il regrette profondément l'interprétation qui a pu être faite de sa pensée et qu'il dise très clairement le fait qu'il est absolument contre tout racisme et contre tous les racismes", a expliqué le DG de France-2.
"Nous ne sommes pas un tribunal", a-t-il toutefois relevé. "S'il y avait des choses qui déplaisaient à certains, ce n'est pas à nous de juger. En revanche nous voulons que les valeurs que véhicule Pascal Sevran et toutes les personnes qui sont aux antennes soient celles du service public."
Menaces de poursuites
Les déclarations incriminées, contenues dans son livre "Le Privilège des jonquilles" paru en janvier dernier et reprises en substance dans un entretien au quotidien Var Matin, ont conduit le MRAP, le Parti socialiste à réclamer vendredi l'exclusion du présentateur, tandis que le Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais et Mahorais et le Conseil représentatif des associations noires ont annoncé leur intention de porter plainte contre l'animateur pour incitation à la haine raciale.
Dans Var Matin du 2 décembre, l'animateur déclarait notamment: "L'Afrique crève de tous les enfants qui y naissent sans que leurs parents aient les moyens de les nourrir. Je ne suis pas le seul à le dire. Il faudrait stériliser la moitié de la planète."
(AP)