En plein mois de la langue créole, en pleine mobilisation des institutions, des associations, des citoyens, des martiniquais pour la reconnaissance, la défense et surtout l’utilisation correcte de la langue créole, France-Antilles Martinique sort une infamie en gros titre à la une.
An nou mété kréyol-la douvan douvan ». Littéralement « Un nous mettez le créole en avant ». Voilà !
Et, il ne s’agit pas là d’un choix d’une graphie plutôt qu’une autre. Non. Là, c’est juste la manifestation éhontée, arrogante, du mépris de ces gens-là pour notre langue, et par conséquent pour nous.
Est-ce acceptable ? Est-ce que la communauté martiniquaise peut admettre un tel mépris pour sa langue maternelle ? Une telle méchanceté hautaine ? Parce que, une faute pareille, aussi grotesque, personne ne croira que c’était fortuit, qu’elle a été commise par hasard. Non.
Depuis les années 1980 et le travail exceptionnel du Professeur Jean Bernabé (†) et d’autres au sein de l’Université des Antilles et du Groupe d’Études et de Recherches en Espace Créolophone et Francophone, le fameux et très important GEREC-F, nous avons avancé dans la reconnaissance, dans l’utilisation de la langue.
Aujourd’hui, il y des diplômes d’études supérieures de créole, des enseignements, des dictionnaires, et pourtant, le recul de l’usage se ressent, tant dans le parlé que dans le marqué qui privilégient un système dénaturé, ou chacun fait comme il veut du haut de son ignorance pour beaucoup et de son dédain pour France-Antilles et bien d’autres.
Annou mété kréyol-la douvan douvan