Le 18 décembre 2008, ze place2be sera l’Hôtel de la Région Martinique où se déroulera…LE CONGRES…Cet espace sera "Séna" ou un pitt…les paris sont ouverts. En attendant, Francis carole président du Palima lâche le premier kout zépon…
"A quelques jours du
congrès des élus départementaux et régionaux, Serge LETCHIMY, au
nom du Groupe des Progressistes et Démocrates, publie une lettre ouverte
annonçant une "3ème voie"
se situant entre(?), juste après(?) ou au-delà(?)
des articles 73 et 74 de la constitution française.
La trame narrative
de ce texte se veut l’évocation de la ge ste de l’esclave Romain faisant
résonner le tambour, le 22 mai 1848. Or, si l’on peut aisément
deviner, même 160 ans après, le message de Romain (Liberté, Rassemblement,
Courage et Combat), on éprouve par contre du mal
à comprendre les roulements du tambour de LETCHIMY.
Que veut-il dire ?
Son message apparaît brouillé, contradictoire et malheureusement peu
crédible. Il n’exhorte ni à la liberté, ni au rassemblement, ni
au courage, ni au combat.
Dans cette lettre
ouverte, l’imaginaire est utilisé
comme un stratagème politique visant
à démontrer que seul notre homme providentiel parviendrait
à "penser et agir martiniquais" alors que les autres
élus chercheraient à enfermer la Martinique dans
"une case", "une caloge",
"sans rêve, sans vision, dans une gestion
étroite du quotidien".
En ce sens, ce texte
est un texte polémique et son rédacteur, l’air faussement
"solennel", patauge
–encore et encore- dans "le marigot des querelles politiciennes"
dont il prétend se démarquer.
De même son appel
au "travail collectif des martiniquais", après le
boycott de la réunion commune du Conseil Général et du Conseil Régional
sur le développement économique, se résume à un éloge du PPM présenté
comme le "patrimoine de tous". Que sont donc les
autres partis ?
A l’heure où nous
sommes tous sommés de clarifier nos positions pour avancer, le maire
de Fort-de-France reste incapable de dépasser ses crispations et de
surmonter ses incohérences politiques, savamment présentées comme
des "complexités" :
- Incohérence entre le
refus de voter l’existence d’une nation martiniquaise au congrès de
février 2002 et la proposition aujourd’hui d’inscrire cette nation
dans le "pacte républicain français" qui affirme
pourtant l’indivisibilité de la République et refuse la simple reconnaissance
du peuple corse.
- Incohérence entre l’affirmation
actuelle que l’article 74 "montre de suite ses limites"
et la déclaration (Antilla du 30 octobre au
6 novembre 2008) selon laquelle il constituerait une "solution
brutale" risquant de faire de la Martinique "un
pays instable, avec des coups de fusils et où
l’on s’injurie".
- Incohérence entre la contestation
du rôle trop important qui serait laissé "aux experts"
–mais là, ‘accusateur gagnerait à une introspection politique- et
la proposition de laisser "les juristes,
les constitutionnalistes, tous les experts envisageables" nous
dire "dans quel champ du possible notre réflexion s’inscrit"…
Ce qui serait le comble de l’irresponsabilité
politique…
- Incohérence encore –et
pas la moins triste- entre l’appel à l’"audace", à
l’"utopie", à l’"imaginaire", au
"rêve", au "penser et agir martiniquais"
et la soumission revendiquée à
l’ordre historique né du "Pacte Républicain français",
pensé par d’autres, pour eux-mêmes et souvent contre les rêves et
l’imaginaire de nos peuples.
On ne saurait, par
ailleurs, se contenter d’une "autonomie de pensée et de conception"
(l’acceptation tacite donc d’un tutorat idéologique) là
où c’est l’indépendance de pensée et de conception (la liberté
sans la contrariété d’un tutorat) qui est convoquée au rendez-vous
de l’histoire et des mutations du monde.
Le tambour de LETCHIMY
ne pousse donc ni "un chant libre", ni "un
chant nouveau" ; il n’invente pas le "futur" ; il
roule, épuisé par ses incohérences et ses crispations, un entre-deux
lancinant qui tente d’immobiliser l’histoire et de figer l’audace des
femmes et des hommes de notre nation.
Cette fameuse 3ème
voie s’avère donc illusoire et s’apparente davantage à une manœuvre
dilatoire commode pour éviter de se prononcer sur le fond. C’est, en
définitive, une voie sans issue.
Sans sacrifier à la
démangeaison de la numérologie, sans considérer l’article 74
comme la panacée, le PALIMA estime qu’en l’état actuel des rapports
de force, ce cadre politique offre des opportunités que nous devons
saisir pour tenter de sortir –même partiellement- notre nation de
l’impasse. "