Joseph Gros-Desormeaux s’est éteint ce dimanche 10 octobre 2021. Gjo Dézormo, comme il écrivait son nom, était un grand. Un vrai grand. Et, on ne peut pas réduire la dimension de son œuvre à des succès de Carnaval. Janmen pa !
La musique est une ruse
Grâce à elle, il a fait avancer ses causes, celles qu’il croyait dignes d’être partagées. Nul doute qu’il avait une conscience politique aigue. Il montrait par ses textes, incisifs, dénonciateurs, ou coquins mais toujours observateurs de notre société, comme par la graphie de son nom, que ses choix n’étaient pas ceux de la torpeur tropicale, de l’acculturation, de l’aliénation, de l’avilissement.
Les chansons de Carnaval, un moyen de lutte
En faire des chansons de Carnaval afin qu’elles soient reprises et chantées par des milliers de voix dans les vidés et les zouks de Carnaval, fredonnées, sifflées, chantonnées, pendant plusieurs années, quand on connait la durée de vie d’un tube normal, a été son moyen, son instrument pour dire, pour alerter, pour apporter sa part et contribuer à une prise de conscience. Gjo n’était pas un chanteur de Carnaval. Sispann épi sa !
Un combattant de la cause de notre pays.
Dans les années 70, dans une Martinique profondément coloniale où Radio Martinique faisait sa loi, il était une voix consciente, forte qui faisait peur aux bourgeois et aux bien-pensants, et, ça a continué pendant des années. Sé sa ki réyalité-a.
Pour lieux connaitre l’homme et l’artiste : https://djodezormo.com/djo/