Tant que la Martinique ne sera pas un full member, c’est-à-dire un membre de plein droit de la FIFA, elle devra se contenter, comme haut fait d’armes, de réussir à se qualifier au tournoi final de la Gold Cup. Le Graal des Matinino sera en fait de sortir des éliminatoires pour aller en Amérique tous les deux ans comme ils le font pour la troisième fois consécutive. Les aléas du football pourront faire qu’ils gagnent un match par–ci, fassent un nul par-là, mais jamais, jamais, ne pouvant bénéficier de joueurs professionnels d’un niveau similaire à celui des autres pays, la Martinique ne pourra obtenir grand-chose.
Et ce n’est pas le renfort d’un numéro 6 un peu âgé, et fort occupé par ailleurs qui lui permettra de performer.
Ce n’est pas médire de nos joueurs. De nos techniciens. De nos dirigeants.
Nos joueurs sont amateurs. Ce n’est jamais qu’un championnat départemental qu’ils disputent, même si on l’appelle différemment. Ils ne pourront jamais rivaliser avec des nations à championnats professionnels et millions d’habitants, tant que la situation sera celle que nous connaissons aujourd’hui.
On va maintenant parler de l’anomalie que constitue dans une compétition ouverte aux Nations, la présence de trois « non nations » qui participent et se présentent avec le drapeau français pour deux d’entre-elles et avec une espèce d’horreur absolue surnommée localement par ses dénigreurs lanbi-a (le lambi).
Cette intégration de ces trois territoires de la France n’a pas la même signification que l’incongruité de celle du Qatar dans une compétition américaine. Non.
C’est la preuve de l’ouverture de la FIFA, de son désir d’intégrer la Martinique ainsi que la Guadeloupe d’ailleurs et la Guyane. Oui, les dirigeants de la FIFA sont d’accord. Le blocage vient de la Fédération Française de Football, de son Président et de ministres qui lui laissent le dernier mot.
Alors, en bon numéro 6, le Président de la CTM devrait plutôt reprendre le dossier porté par Samuel Perreau et Maurice Victoire à la Ligue, par Louis Boutrin et Alfred Marie-Jeanne et un haut fonctionnaire à la CTM, afin de faire aboutir la demande officiellement formulée de pouvoir devenir membre à part entière, de plein droit, de la FIFA. Ce qui permettrait à la Martinique, comme n’importe quel pays, de bénéficier de TOUS les programmes FIFA et autoriserait la Ligue à sélectionner des joueurs martiniquais jouant dans des championnats professionnels afin de renforcer nos indéniables talents locaux pour avoir une équipe capable de rivaliser avec les USA, le Mexique, le Canada, la Jamaïque, et d’arriver régulièrement en quart de finale voire mieux… Wi, nou ké pé fè’y !
Alors, faut-il dire Woulo Matinino ? Peut-on féliciter l’équipe, le staff, les dirigeants, même si les résultats du tournoi final ne sont pas à la hauteur de nos espoirs ?
Oui. Directement.
Woulo Matinino ! Bravo léga ! Sa zot fè-a fò ! Nou épi zot !
Photo : Concacaf « Dondon (MTQ) Fighting Spirit Match Award » Modelo (Martinique#Haïti)