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Gran Sanblé de Sainte-Marie : Discours d’Alfred Marie-Jeanne

Mes premiers mots seront pour le Maire de Sainte-Marie Bruno NESTOR-AZEROT et son Assemblée Populaire Municipale.

Cette salle a été mise gracieusement à notre disposition.

Au nom de la Liste « Gran Sanblé pour faire réussir la Martinique » dont je suis la tête de liste, je vous en sais gré pour cette offre et cet accueil.

 Il n’est nullement question aujourd’hui de présentation.

Cela se fera le moment venu après concertation avec les responsables de section. En dernier ressort, il me reviendra la délicate tâche de trancher.

Mon intervention générale se cantonnera surtout à rappeler et à compléter les éléments les plus saillants de notre Projet-Programme.

Par endroits, elle sera émaillée de propositions, un peu techniques, pour mieux étayer notre démarche.

Le 6 décembre 2015, nous sommes conviés à choisir l’équipe qui tiendra les rênes de la Collectivité Territoriale de Martinique (C.T.M).

C’est un vote historique, car symbolique.

 Pour la première fois, les Martiniquaises et les Martiniquais, les électrices et les électeurs ont été consultés pour une évolution qu’ils ont choisie. Après 69 mois d’attente, l’heure de la mise en œuvre est enfin arrivée.

Mais entre-temps, que s’est-il passé ?

 

Le Pays s’est enlisé

Désagrégation morale et politique, dépenses folles, favoritisme, affairisme, corruption à grande échelle sont devenus monnaie courante et moyens de gouvernance sous l’œil bienveillant et complice de tous les rouages de l’Etat.

Ajoutez à ce constat, le déclin économique, la dégradation du climat social, l’atteinte à l’environnement, vous comprendrez sans effort l’importance de ce vote.

C’est une opportunité pour entrer en rupture avec le modèle néfaste actuel.

C’est pourquoi, le CNCP, Martinique-Ecologie, le MIM, le PALIMA, le PCM et le RDM ont renforcé leur alliance pour affronter notre seul adversaire commun ; je nomme ainsi : l’Abaissement, la Régression, la Réputation, cet amalgame honteux qui a terni l’image de la Martinique et de ses dirigeants.

Notre Projet a comme Mission première, la remise à flot de la Martinique avant qu’elle ne sombre plus profondément.

 Notre Projet a une vision, l’ancrage dans la modernité, sans pour autant perdre notre âme et nos repères.

Notre Projet s’appuie sur des valeurs qui privilégient l’Etre, plutôt que le PARAITRE avec comme corollaire :

Nous réaffirmons que le Projet de l’Ultralibéralisme n’est pas le notre.

Il est si Ultra, qu’il a atteint les limites de l’indécence voire de l’inhumanité.

Ce n’est pas moi qui le dis !

C’est le tout récent prix Nobel d’économie, l’américano-britannique Angus DEATON qui le démontre, et le confirme, par ses travaux.

Nous ne sommes pas épargnés.

En effet, plus d’un Martiniquais sur cinq vit au-dessous du seuil de pauvreté et ça va s’empirant.

Retenez, que ce seuil est fixé par le gouvernement lui-même.

Cette crise multiforme plaide pour une prise de conscience générale, pour un sursaut réparateur et salvateur à la fois.

Ce qui implique une transition bien pensée, si l’on tient à relever avec succès, les défis du futur.

La Méthode préconisée a été présentée lors de notre meeting du 26 avril dernier.

Sa substance repose sur un dialogue renouvelé avec le gouvernement, quel qu’il soit, et avec les instances européennes.

– Nous avons besoin de lisibilité et de sécurité juridique pour investir et non pas de décisions prises par à coups et frappées du sceau de l’instabilité.

– La coopération avec la Grande Caraïbe doit être amplifiée. Elle passe nécessairement par le co-investissement et la coproduction.

– Nous devons élaborer un contrat de partenariat librement consenti avec les communautés d’agglomération de CAPNORD, de la CACEM et de l’Espace Sud.

– Concernant les relations avec le secteur privé les contrats léonins sont à bannir.

– C’est l’occasion de réaffirmer que la Collectivité Territoriale de Martinique n’a ni vocation, ni compétence à se substituer à l’entreprise.

– Par contre, nous sommes tenus de prévoir des mesures propices favorisant la création d’emplois. C’est une urgence.

L’urgence, c’est aussi de redonner confiance au personnel administratif et technique actuellement quelque peu inquiet voire désemparé.

Le contact se fera sans brimades, sans assujettissement, dans le strict respect des compétences de chacune et de chacun.

L’urgence impose de donner un coup de fouet à l’économie.

C’est ainsi qu’à côté des travaux de maintenance du patrimoine bâti et routier laissé à l’abandon, nous relancerons les projets déjà mûrs.

Je veux parler notamment de la reconstruction du lycée Schœlcher, de l’Institut des Métiers des Arts et de la Scène, du Conservatoire de Musique, sans oublier la réhabilitation de l’habitat défectueux.

C’est la somme de 350M€ qu’il faudrait envisager dans un premier temps.

L’urgence, c’est aussi de recapter la confiance de l’épargnant martiniquais.

Nous souhaitons contracter un emprunt obligataire sur six ans.

Sur les 4 milliards d’épargne notre but est de recueillir 5% de ce montant, soit 300M€.

La Martinique doit relever trois grands défis :

Le défi économique, le défi écologique, le défi démographique.

Et drame supplémentaire ! Ceux qui veulent travailler au Pays sont poussés à l’exil !

Il faut rompre avec ce modèle synonyme de dépeuplement et d’exclusion.

A vous jeunes qui m’écoutez, quelles que soient les raisons de votre désespérance. Sachez que le refuge dans la drogue et dans les règlements de compte sanglants, ne sont hélas pas la solution.

La main que personnellement je vous tends, elle est ferme, très ferme, mais elle est amicale.

J’ai tété la vache enragée et je ne me suis jamais découragé.

Sachez que j’ai tiré de la rue beaucoup de jeunes, et quelques uns de la prison, en ayant recours à la formation professionnelle.

Je préfère vous former plutôt que de vous entretenir dans l’agressivité.

Ambitieux me direz-vous !

Je le suis peut-être. Mais pas pour moi, ni pour ma famille ; mais pour le Peuple Martiniquais tout entier.

Pour faire bref, c’est l’épanouissement humain que nous recherchons à travers l’épanouissement de tous les secteurs porteurs de notre Martinique.

Citons pêle-mêle : l’Education, la Formation, le Sport, la Culture, la Musique, l’artisanat, la mer, le très haut débit et toutes les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication…

Ces approches devront consolider notre Authenticité, notre Identité éléments indispensables pour assurer l’attractivité pour les investisseurs potentiels et le tourisme.

Permettez que je revienne sur les communautés d’agglomération. Pour les désenclaver, je propose :

Après cinq années de gestion  catastrophique, les Martiniquais ont pris conscience de l’étendue des dégâts.

Ils mesurent le fossé incommensurable créé entre promesses, réalisations et malversations.

Le pouvoir a été détourné à leur profit.

Comment en est-on arrivé là ?

Par manque de dynamisme ? Non.

Ils sont jeunes pour bon nombre d’eux, et ils ne cessent de le répéter. A moins qu’ils soient vieux, avant l’heure.

Comment en est-on arrivé là ?

Par manque de diplômes ? Encore non !

Certains en sont bardés.

Comment en est-on arrivé là ?

Par manque d’expérience ? Et encore, non !

Pas mal d’entre eux, ont occupé des postes divers et de  responsabilité, tant dans la sphère politique que dans le management.

Quel est donc ce maudit virus qui les a malheureusement touchés ? Pas besoin de le rechercher au microscope ?

Ce virus mutagène et contagieux a délibérément privilégié l’intérêt personnel au détriment de l’intérêt supérieur du Pays.

Ce choix est impardonnable. Il est donc coupable.

Au regard des complicités ambiantes, l’unique remède,  efficace, que nous disposons pour le 6 décembre, est entre nos mains.

C’est le bulletin de vote.

En pareil cas, s’abstenir

Sé Kontinié Soutiré Moun An Vis.

 

Mèsi an Pil. Mèsi an chay

 Sainte-Marie, le dimanche 18 octobre 2015

 

     Alfred  MARIE-JEANNE

Tête de liste du « Gran Sablé, pour faire réussir la Martinique