Au milieu du concert, je pars dans une réflexion… Dans 10 ans, comment pourrais-je faire vivre cet avalanche d’émotions à ma progéniture? Qui se rappellera que Dominik Coco s’est surpassé un mercredi soir à Sainte-Anne pour ses 20 ans de carrière?
Peut-être les médias, garants de la mémoire collective, aucun n’a jugé bon de faire le déplacement. Le producteur de la manifestation, en l’occurrence, la mairie de Sainte-Anne aurait pu envisager une captation, l’excuse est évidente, les finances sont justes alors contenter vous de le voir sur un podium et mettez votre cerveau en mode magnétoscope. Nombreux sont les spectacles de danse, théâtre, poésie, mode… de haute tenue qui ne seront archivés que dans les mémoires des spectateurs.
Je suis toujours triste quand je pense aux archives de la télévision publique pillées au fil des années. Par qui? A vous de voir. Certains producteurs et municipalités sont déjà dans une démarche de captation systématique de leurs spectacles; c’est tout en leur honneur d’ailleurs. Dans la vraie politique culturelle qui verra peut être enfin le jour, il y aura des fonds systématiques gérés par des professionnels pour ne plus passer à côté de ces moments indispensables à une vraie identité guadeloupéenne. Ces fonds éviteront que les chorégraphies de Mario Coco ou les spectacles de Laviso soient considérés comme les voyages d’une nuit et nous pourrons enfin prétendre à une exportation de nos cultures dans une société où l’image prédomine.
Freddy Eustache