par Michel Girdary
S’il y a un pays au monde où les paradoxes les plus cinglants sont légions c’est bien la Guadeloupe. Nous pouvons nous gargariser de posséder sur notre minuscule territoire de 1628 km2 un Mémorial de la traite négrière et de l’esclavage de 7800 mètres carré au coût, prohibitif, explosif et indécent de 83 Millions d’euros.
Un Mémorial dont l’une des ambitions affichée est de se mesurer à l’Opéra de Sydney d’Australie (rien que cela), admettait outrageusement le président de région lors de l’inauguration en grande pompe, le 10 mai dernier.
Nous avons en plus de cela, et en dépit de la persistance de crise économique et financière, la capacité d’injecter près de 10 Millions d’euros dans la régate « La Route du Rhum », qui ne contribue pourtant aucunement à l’essor du tourisme Guadeloupéen.
Cette régate représente tout au plus une fête populaire, une occasion supplémentaire de s’auto-ovationner et de se gratter le nombril, à la manière des empereurs de jadis.
Ces opérations de grandes envergures sont en réalité des cache-misères pour masquer des réalités bien moins attrayantes et plus choquantes.
Tout d’abord, la population Guadeloupéenne ne dispose toujours pas d’eau potable en 2015, des canalisations en amiante percées et cancérigènes, des syndicats d’eau mal gérés et des millions d’euros qui s’évaporent dans la nature.
Deuxième exemple et pas le moindre, le CHU de la Guadeloupe qui est un établissement de soins se trouve dans un état délabrement avancé. Pire, l’hôpital fait face à une situation financière désastreuse, il y manque de tout, pas d’eau chaude pour faire le bain des patients, pas de papier toilette, de gants, de savon pour se laver les mains etc…
Voilà deux problématiques extrêmement graves et récurrentes qui durent depuis des décennies sur un tout petit territoire qui a l’audace de vouloir se comparer à l’Australie, qui lui, est un pays immensément riche (Superficie Australie 7 692 024 km²), ( PIB Australie 1483 milliards d’euros).
La Guadeloupe est, en conclusion, un pays de paradoxes et de contradictions en tout genre. Notre saint patron est Dionysos (Dionysos dans la mythologie grecque est le dieu de la vigne, du vin et de ses excès, de la folie et la démesure, ainsi que du théâtre et de la tragédie, un dieu errant).
Et pour finir Victorin LUREL disait ceci du Macte » Ça peut paraître grandiloquent, pour ne pas dire pharaonique, mais ce n’est pas un Lamentarium« .
Nous pouvons juste rappeler que les lendemains de fête sont d’ordinaire éprouvants, gueules de bois accompagnées d’affreuses migraines.
Lamentarium signifie littéralement faire pleurer
Que les Guadeloupéens se préparent parce qu’il faudra bien entretenir ce bâtiment pharaonique, les augmentations d’impôts feront pleurer plus d’un.