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GUADELOUPE : VICTORIN LUREL REND HOMMAGE AUX VICTIMES DE L’INCENDIE DE POINTE-A-PITRE

"Le chagrin, l’amertume, la colère, l’impuissance…Aujourd’hui, la Guadeloupe toute entière partage avec les familles endeuillées ces sentiments douloureux qu’une tragédie est venue réveiller dans nos cœurs.
Cette douleur que nous ressentons si intensément porte les prénoms et les visages de Catiuska, de Marie, de Ling-Ling, de Marc, de Stéphane, de René et de Daryl, disparus tragiquement au cœur de la ville et ici couchés dans ces bières.
A leurs familles et à leurs proches pour qui, à cette heure, lesmots sont forcément dérisoires, je voudrais néanmoins souhaiter que leurs convictions et leurs croyances les aident à surmonter cette réalité injuste et cruelle qui les étreint inexorablement.
Dès les premières heures de ce drame, nous avons voulu exprimer toute la solidarité agissante de la Guadeloupe, à vos côtés, à notre place, dans le respect de votre peine. Mais, face à votre détresse, devant les circonstances et, même, la bêtise, qui nous ont conduits à être ici aujourd’hui, nous manquerions à notre devoir si nous n’avions que la fatalité ou l’impuissance
à invoquer. Il nous faudra vite comprendre, agir et tirer les leçons de ce malheur qui doit parler à chacun d’entre nous, dans son cœur et dans son action de parent, d’éducateur, de responsable et,
tout simplement, de citoyen guadeloupéen.
J’ose, en cet instant, avoir également une pensée pour les familles des enfants qui auront à répondre de cet événement insensé et irresponsable. Elles aussi sont dans une peine indicible et elles ne peuvent être absentes dans notre recueillement et dans nos prières.
Pour l’avenir, nous avons à engager une introspection sur la difficulté que nous éprouvons trop souvent face à l’autorité, à la subir comme à l’exercer. Or, c’est justement le respect des règles qui fonde une société responsable, en mesure de mieux prévenir les accidents et les drames.
Mais pour l’heure, vivons ensemble ce deuil. Prenons ensemble le temps de penser à ces sept vies qui se sont évanouies, un vendredi après-midi, à deux pas d’ici, dans le déchaînement de l’absurde."