Monstre sacré du Gwoka, gardien du temple, Guy Konket s’est éteint à l’âge de 62 ans en Guadeloupe. Il nous a quittés le 23 mai 2012, jour de la commémoration des victimes de l’esclavage colonial, dernier clin d’œil de ce « Neg Marron » de la Culture.
Guy Konket a consacré sa vie au Gwoka, la plus africaine des sonorités guadeloupéennes. Guy Konket a fait rimer tradition et modernité, cet alchimiste a su mieux que quiconque marier gowka et jazz, deux musiques de résistance. Par la musique il a touché l’universel.
Le jazz caribéen doit beaucoup à cet avant-gardiste visionnaire. La musique de Konket était et reste une partie de l’âme guadeloupéenne. Immense artiste aux multiples facettes, ce virtuose, auteur, compositeur, interprète et musicien était une figure
militante. En pleine ascension, les chansons de cet artiste aux textes engagés, aux propos justes mais inacceptables pour une certaine classe dirigeante de l’époque, furent interdites de diffusion sur les radios.
Malgré ses années de purgatoire, il nous a offert des chansons devenues cultes. Sa discographie est à redécouvrir.
Guy Konket a quitté la scène avec les honneurs et le respect de ceux qui l’ont aimé. Il laisse un monde artistique endeuillé. Konket est resté digne et magique jusqu’à son dernier souffle