Selon deux études de la cellule d'épidémiologie Antilles-Guyane (CIRE), des concentrations de mercure supérieures aux seuils recommandés ont été constatées chez les habitants des fleuves Maroni et Oyapock. Les deux enquêtes, conduites en 2002 et en 2004 témoigne de concentrations moyennes allant jusqu'à 3,6 µg/g (micro-grammes de mercure par gramme de cheveux) pour le Maroni, et jusqu'à 7,1 µg/g pour le haut Oyapock. Si ces valeurs ne dépassent pas la norme de 10µg/g recommandée par l'organisation mondiale de la santé (OMS), elles sont supérieures à la norme européenne, depuis que la valeur de mercure tolérable dans l'alimentation a été réduite en 2004, de 10 µg/g à 4,4 µg/g.. Une première enquête, menée en 1994 par le RNSP (réseau national de santé publique-INVS), avait fait ressortir une teneur moyenne de 12 µg/g dans le Haut-Maroni, ce qui avait été confirmé un an plus tard. Une étude de l'Inserm, en 1998, sur les risques neurotoxiques chez l'enfant, a par ailleurs mis en évidence des troubles neurologiques et des problèmes sanitaires. En outre, "une étude épidémiologique sur un éventuel excès de malformations congénitales chez les amérindiens du Haut Maroni, va être menée à partir du 9 Mai prochain", a fait savoir la CIRE, elle devrait "permettre d'interroger toutes les femmes qui ont accouché et de recueillir des informations sur les issues des grossesses et sur leurs enfants ". L'importante activité, pour le plus souvent illégalle, de chercheurs d'or ou orpailleurs depuis plus d'un siècle en Guyane a conduit au rejet de plusieurs centaines de tonnes de mercure dans l'environnement, sources de graves problèmes sanitaires dans ce département d'outremer