Où l'on voit que la France, est largement impliquée dans le second génocide, malgré les dénégations vertueuses de ses hommes politiques. Des rescapés des massacres ont saisi la justice. Un jour, peut être saura-t-on la vérité. Pourtant à partir de 1990 et l?offensive du FPR de Paul Kagamé, le 1 octobre, ce sont des officiers français qui vont diriger de fait l?armée rwandaise. Même si la mission parlementaire française reconnaîtra seulement que « la France s?est trouvée à la limite de l?engagement direct, même si elle n?a pas participé aux combats à coté des FAR » (Forces Armées Rwandaises). A Ruhengeri en fin janvier 1991 ce sont des officiers et des sous officiers français du 8 ème RPIMa qui contribueront de façon décisive à stopper une offensive du FPR . Ailleurs et à plusieurs reprises, l?intervention directe des hélicoptères de combat français, pilotés par des militaires français, a été décisive sur le théâtre des opérations. Pendant toutes ces années, l?armée française a soutenu, aidé, armé, conseillé, entraîné, commandé les forces du régime raciste hutu. On comprend mieux la haine tenace que nourrissent encore les Tutsis rwandais envers la France. Les militaires français sont même soupçonnés d?avoir entraîné des miliciens interahamwes. En tout cas, à plusieurs reprises des témoins ont entendu des jeunes interahamwes raconter partout qu?ils avaient été entraînés pendant 15 jours dans le camp français. De multiples signes avant-coureurs annonçaient le génocide. Des coutelas étaient distribués, toutes les nuits des meurtres étaient commis dans les collines, des gens disparaissaient. La Radio Mille Collines, après avoir répandu son discours de haine pendant des mois, appelait ouvertement tous les jours à « couper les grands arbres ». Pendant tout ce temps, la hiérarchie de la Coopération et les militaires savaient ce qui se passait. Mais, les Hutus n'étaient-ils pas les amis de la France, au contraire de ces anglophones de Tutsis du FPR ? Et on s'enfonçait dans l'horreur. Lors de l?opération Amaryllis d?évacuation des européens après le début des massacres généralisés, la majorité du personnel tutsi qui travaillaient avec les Français, que ce soit à l?ambassade ou au centre culturel sera abandonnée à son sort horrible par la hiérarchie militaire. Pire, ceux qui avaient réussis à atteindre l?aéroport étaient refoulés par les militaires français vers un barrage de militaires rwandais et de miliciens. Vers une mort certaine. Des plaintes pour complicité de génocide ont été déposées contres des militaires français de l?opération Turquoise dont le rôle pourtant était de protéger les derniers tutsis survivants des massacres. Ils sont accusés d?avoir aidé les interahamwes par la fourniture d?armes, de matériels, de renseignements. Pire certains militaires sont accusés d?avoir incités les Tutsis survivants à sortir de leurs cachettes avant de les abandonner sans protection au « nettoyage » des miliciens et de l?armée rwandaise. A.K. 47 Prochain épisode : "qui a descendu l'avion présidentiel le 6 avril 1994 ?" A lire : " France-Rwanda : les coulisses du génocide. Témoignage d?un rescapé". de Vénus Kayimahe, L?esprit Frappeur/Dagorno, 2002.