Anne Delorme, une antropologue française d'origine antillaise, enlevée depuis 10 jours en Haïti se trouvait toujours lundi soir aux mains de ses ravisseurs, a appris l'AFP de sources diplomatiques. Madame Delorme a été enlevée le 8 mars ainsi que son mari dans le quartierde Delmas à Port-au-Prince par des individus armés. Son mari un Péruvien qui travaille en Haïti pour la Commission européenne a été relâché le même jour par les ravisseurs, a-t-on également appris. "Nous avons pu établir un contact avec Madame Delorme par le biais d'un interlocuteur qui est en train de négocier avec les ravisseurs", a indiqué la source diplomatique souhaitant garder l'anonymat. Après l'enlèvement, les ravisseurs avaient réclamé de fortes sommes pour relâcher leur otage, mais aujourd'hui ils exigent une somme "approchable", a indiqué un fonctionnaire de l'Union européenne en Haïti . "Nous avons parler avec l'otage à trois reprises, cependant depuis quatre jours nous sommes sans nouvelles, sans preuve de vie, ce qui est inquiétant", a déclaré la source diplomatique. La police haïtienne et la Mission de stabilisation de l'ONU en Haïti
(Minustah) ont conduit des opérations dans des quartiers de Port-au-Prince et ont réussi à libérer des otages notamment des enfants en bas âge enlevés par des hommes armées. "Des arrestations ont été effectuées et nous poursuivrons les opérations", a déclaré dans la presse le porte-parole de la police haïtienne (PNH). La Minustah a déployé des patrouilles motorisées dans certains quartiers de Port-au-Prince qui procèdent à de fouilles de véhicules. Les enlèvements crapuleux qui avaient connu une baisse significative ces derniers mois connait une recrudescence dans la capitale haïtienne en dépit de l'effort des autorités pour endiguer ce phénomène apparu depuis quatre ans en Haïti . Selon des statistiques fournies par l'ONU, 23 personnes ont été enlevées en janvier 2008, 32 en février à Port-au-Prince, près d'une vingtaine de kidnapping sont signalés depuis débuts mars. Des ambassades étrangères à Port-au-Prince ont distribué des notes à leurs ressortissants en Haïti conseillant la prudence dans les déplacements et demandant d'éviter de circuler seuls la nuit dans des quartiers dangereux.