« Le gouvernement haïtien n’a rien fait pour nous, nous n’avons pas trouvé de travail. Ils ne nous ont pas donné la nourriture qu’il faut », a déclaré à l’AFP Sandrac Baptiste, qui manifestait dans la matinée à Pétion-Ville, dans la banlieue de Port-au-Prince.
Un autre protestataire, un bloc de ciment à la main, a crié qu’il était prêt à se battre. « Si la police tire sur nous, nous mettrons le feu », ont dit en choeur les manifestants.
Anthony Chan, directeur adjoint de l’agence gouvernementale américaine d’aide au développement (USAID), a estimé qu’il était « naturel que (les Haïtiens) se sentent ainsi après un séisme de cette magnitude » et a promis l’embauche de 20.000 personnes d’ici un mois pour distribuer de l’aide, sans convaincre les journalistes haïtiens venus l’écouter, manifestement excédés.
La ministre chargée des femmes, Marjorie Michel, a signalé à l’AFP que des comités de quartier avaient fait état d’une augmentation du nombre de viols dans les camps ces derniers jours, sans fournir d’indication chiffrée. Les victimes refusent de se faire connaître car elles considèrent cela comme « une atteinte à la pudeur », a expliqué la ministre.
Les dix ressortissants américains, soupçonnés d’avoir enlevé une trentaine de petits Haïtiens seront déférés jeudi au Parquet de Port-au-Prince qui doit décider d’engager d’éventuelles poursuites contre eux, a annoncé mercredi le juge chargé du dossier.
La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a qualifié cette affaire de « malencontreuse » et souligné que l’administration Obama avait fait en sorte que seuls puissent voyager vers les Etats-Unis les enfants dont l’éligibilité à l’adoption avait été parfaitement établie par les autorités haïtiennes.
Le nombre d’orphelins haïtiens arrivés aux Etats-Unis depuis le séisme était de 625 mercredi, a indiqué le département d’Etat.
Le gouvernement du Québec a annoncé pour sa part un assouplissement de ses critères d’immigration familiale pour permettre à 3.000 Haïtiens de venir exceptionnellement retrouver des proches installés dans la province francophone canadienne.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) s’est félicité d’avoir récolté près de 230 millions de dollars pour aider Haïti, estimant que le coût global de son intervention pourrait dépasser 800 millions.
Sur le plan institutionnel, l’ONU a demandé à l’ex-président américain Bill Clinton, son émissaire spécial en Haïti, de coordonner l’aide internationale.
Le président français Nicolas Sarkozy se rendra le 17 février prochain à Port-au-Prince tandis que la commissaire européenne désignée à l’Aide humanitaire, la Bulgare Kristalina Georgieva, a promis qu’Haïti serait sa « toute première priorité ».
(source AFP)