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Harvey Weinstein : le porc épique qui paye ses victimes (la suite)

Le journaliste à l’origine de l’affaire Weinstein, Ronan Farrow, revient à la charge. Dans un article documenté il raconte comment les avocats de l’ancien mogul d’Hollywood s’arrangeait avec ses victimes à grands coups de millions de dollars. Le mannequin Ambra Battilana Gutierrez (en photo) a signé un tel accord en 2015, devant des avocats « qui tremblaient » de trouille qu’elle ne signe pas. Originaire des Philippines on lui a conseillé de le faire « pour sa famille », et pour la protéger. Elle, dans un anglais hésitant n’a pas compris la portée de son acte, mais elle l’a fait quand même : « ma vie avait été assez détruite comme ça ».

Le pervers pépère de Weinstein utilisait ses arrangements hors tribunal pour réduire au silence ses nombreuses victimes. Des employées, des actrices, des partenaires professionnelles, souvent jeunes et moins puissantes que lui. En le signant elles s’engageaient à ne *JAMAIS* parler de cela publiquement sous peine d’amendes inter-galactiques (comme seuls les américains savent faire). Et sur conseil de leurs propres avocats (!!).

Même le frère de Harvey Weinstein aurait payé DE SA POCHE deux employées de MIRAMAX, la compagnie qu’il a co-fondé avec le Porc Salut… 600.000$ en un seul chèque ! Interrogé par Farrow, Bob Weinstein se dit avoir été trompé par son frère, qui lui demandait d’étouffer l’affaire afin que son épouse ne l’apprenne pas ! On a inventé mieux comme défense : les faits avaient été rapportés à Miramax et personne n’était dupe.

Cet article du New York Times pose la question de l’utilisation de ces arrangements pour « faire taire » les plaintes, et permettre ainsi aux agresseurs de continuer leur manège pendant des décennies. Même si beaucoup de victimes ne veulent pas « détruire leur vie sociale » en devenant accusatrices d’hommes puissants, ce que l’on peut comprendre. Mais le silence, ça coute. Le déséquilibre entre le pouvoir du Porc et la fragilité de sa victime fait penser que ces contrats sont des extorsions. Dans un pays aussi procédurier que les USA, on peut parier qu’ils vont trouver une solution pour mettre en slip les agresseurs, pour une fois sans leur consentement.

Lire l’article de Ronan Farrow sur le NYT (anglais)