12 janvier 2010 : un séisme dévaste Haiti et fait plus de 230 000 morts. Aussitôt, les ONG internationales affluent dans le pays. Cinq ans plus tard, Haïti dépend toujours de l’aide internationale. Comment empêcher l’instrumentalisation de l’humanitaire à des fins diplomatiques ou économiques ?
12 janvier 2010 : un séisme de magnitude 7,3 dévaste Haiti et entraîne la mort de plus de 230 000 personnes. Les images du plus pauvre pays du continent américain ravagé par le tremblement de terre sont apocalyptiques. Aussitôt, l’aide internationale se mobilise. Des milliers d’ONG lèvent des fonds et affluent sur l’île pour parer au plus urgent puis, rapidement, pour « reconstruire » le pays. Des milliards de dollars sont promis à Haiti et Bill Clinton, nommé représentant spécial des Nations unies, s’engage personnellement.
Cinq ans plus tard, le bilan est catastrophique. La gabegie et l’absurdité des projets de reconstruction est telle qu’Haïti devient le symbole même du désastre humanitaire. Les ONG sont accusées de paternalisme, de néo-colonialisme ; le doute est instillé.
Les leçons de cet échec ont-elles été tirées au Népal, secoué lui-aussi par un séisme le 25 avril 2015 ? 9 mois après, où en est la reconstruction du pays ? Quelle aide les ONG peuvent-elles apporter aux Népalais alors même que la stabilité politique du pays laisse encore à désirer ?
Plus largement, 150 ans après la naissance du Mouvement international de la Croix Rouge, faut-il réformer un système humanitaire de plus en plus montré du doigt ? Faut-il aller vers une « désoccidentalisation » des ONG internationales ? Comment empêcher l’instrumentalisation de l’humanitaire à des fins diplomatiques ou économiques ?