Depuis plusieurs semaines la Martinique connaît ce qu'on pourrait déjà appeler la guerre des eaux. Elle oppose les promoteurs du captage d'eau de la Grande-Rivière, au nord de l'île et les écologistes de l'ASSAUPAMAR. Deux logiques s'affrontent. Sauver la banane, qui mène déjà une vie végétative, ou préserver l'eau, source de vie. Aussi, cette opposition entre des hommes, des intérêts, une vision même de l'avenir, par la faute de l'ignorance ou de l'obscurantisme et peut-être à dessein, dévie sur des aspects raciaux… et réveille surtout les travers de l'Histoire… Les élus du Conseil Régional de Martinique réunis en séance plénière le 21 février 2006 sont montés au créneau pour calmer ce conflit tsunamien qui se déguise, en cette période de carnaval en véritable geyser. Ils fustigent l'utilisation récurrente de la violence et d'autres formes d'intimidation, orchestrée par les promoteurs du projet de captage d'eau de Grand-Rivière, dénoncent avec la plus grande fermeté toutes actions visant à entraver l'information de la population concernant ce projet, constatent la passivité des autorités étatiques face à la résurgence de ces pratiques condamnables, manifestent leur solidarité aux membres de l'ASSAUPAMAR et du collectif de défense de Riverains de la Grande Rivière, victimes récentes de cette violence d'un autre âge, s'interrogent sur l'exemple donné en la circonstance à la jeunesse martiniquaise quant au mode de résolution des conflits, appellent toutes les parties à se retrouver autour d'une table afin de faire émerger une solution prenant en compte la dimension économique et écologique du projet. Cette motin a été adopté par 28 voix pour et 4 voix contre.