La Ligue des droits de l'homme (LDH) a rendu publique lundi une lettre au ministre de l'Education nationale, se félicitant de l'abrogation prévue de l'article de loi sur le "rôle positif" de la colonisation mais s'inquiétant des mesures prises ces dernières années. Dans sa lettre à Gilles de Robien, le président de la LDH, Jean-Pierre Dubois, se félicite de la convocation, pour jeudi, de la section permanente du Conseil supérieur de l'Education pour consultation sur un projet de décret abrogeant l'article 4 de la loi du 23 février 2005. Celui-ci stipulait que "les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre -mer , notamment en Afrique du Nord, et accordent à l'histoire et aux sacrifices des combattants de l'armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit. En revanche, la LDH s'inquiète de ce qui a été fait en amont même de la loi et notamment de la constitution, dès décembre 2003, quand Luc Ferry était ministre, d'un groupe de travail Education nationale/Anciens combattants auquel participaient, dit-elle, des rapatriés et qui avait pour objectif la modification des contenus des manuels. Elle s'inquiète également d'un passage du rapport au Premier ministre de septembre 2003 qui fut à l'origine de la loi et qui précisait que "l'exercice d'un droit de regard du ministre de l'Education nationale sur le contenu des manuels était une des revendications des associations de rapatriés". Ainsi la LDH demande : "Quelles ont été la composition et les conclusions de ce groupe de travail? Quelles instructions a-t-il donné aux éditeurs de manuels? Quelles mesures comptez-vous prendre pour les annuler?". Et elle précise : "L'examen des manuels publiés ces deux dernières années laisse en effet supposer que les éditeurs ont reçu des recommandations leur demandant d'évoquer l'oeuvre positive de la France d'Outremer et certains d'entre eux ont cru devoir s'y plier".