A la suite des déclarations sur Canal Plus de Yves Jégo Secrétaire d’Etat à l’outre-mer relatives « au défaut de transparence dans la gestion des fonds du dispositif de la continuité territoriale par les régions d’outre-mer », Victorin LUREL, président du Conseil régional de la Guadeloupe, qui n'a pas l'air bus, ne… décolère pas il tricote un petit pull aux orties au ministre des cocotiers en faisant part de sa totale désapprobation devant des propos qu’il juge outrageants pour des collectivités majeures.
Il rappelle ainsi à Monsieur le secrétaire d’Etat que le rapport spécial de la Cour des comptes sur ce dispositif a donné quitus à la collectivité régionale de Guadeloupe quant à sa bonne gestion de ce dispositif dont la complexité a nécessité le recrutement d’une dizaine d’agents, l’aménagement de locaux et la mise au point des systèmes informatisés par la collectivité régionale. Il suggère donc à Monsieur le secrétaire d’Etat de trouver un autre prétexte à la remise en cause brutale d’un dispositif qui bénéficie aujourd’hui à près de 20.000 Guadeloupéens par an.
Victorin LUREL rappelle que le projet du gouvernement n’est ni plus ni moins qu’une tentative d’extorsion de fonds au détriment des collectivités régionales d’outremer et donc, in fine, des contribuables ultramarins qui seront contraintes d’abonder de 50% ce fonds pour continuer à compter sur la solidarité nationale en matière de continuité territoriale. Il remarque que le gouvernement se permet là de demander aux utlramarins de financer eux-mêmes l’aide à la continuité territoriale alors que le gouvernement n’aura jamais la même audace avec la Corse !
Aussi, M. LUREL indique qu’il a saisi le président de l’Association des Régions de France, Alain Rousset, de ce grave retour en arrière sur le principe de décentralisation, symbole d’une désolidarisation patente de l’Etat envers les outremers et que celui-ci a accepté d’en faire un des sujets de la prochaine conférence nationale des exécutifs (CNE) prochainement convoquée par le Premier ministre. Enfin, il indique que le groupe socialiste à l’Assemblée nationale et les députés de gauche outre-mer font naturellement de cette disposition un des points essentiels de leur refus du futur projet de développement pour l’outre-mer.