Au-delà de l’audience médiatique l’animateur Cauet a démontré que l’univers de la télévision française est d’abord un monde de réseaux. Le chanteur s’est fait piéger. Il a sûrement eu tort de faire, nominativement parlant , de Vincent Mac Doom un symbole. Mais là se pose la question de la place du noir dans la société française. Aujourd’hui, on a droit à une imagerie imposée par la volonté et surtout le regard de l’autre. Et un Harry Roselmack au JT de TF1 est vu par le français comme un événement quasi choquant qui bouleverse son…imagerie. Ca peut se comprendre. Mais on peut également comprendre que Krys soit « choqué » par le comportement des rares noirs que ceux qui poussent les manettes du PAF (Paysage Audiovisuel Français) autorisent. Doit-on être fier de voir un Magloire à l’écran…doit-on être fier quand dans l’émission de Cauet, la langue créole est ridiculisée ? Le monde existe dans le regard des autres. La tolérance prend alors tout son sens. Un jour j’étais au métro la Chapelle à Paris, un militant RPR militait avec son stock de tracts en me disant « Viens au meeting, il y aura des accras…et du zouk ». Bref. Encore des icônes connes qui se nourrissent d’ignorance. Pour revenir à Krys, son tort est d’avoir nommer Vincent Mac Doom. Le reste lui appartient. Mais je suis presque sûr que si quelqu’un, avait appelé Krys « sale négro » le coupable n’aurait pas été la victime d’un tel conciliabule médiatique, d’une telle méthode.
gilles dégras