Cette année en #Martinique, le Grand Concert de clôture de notre Festival Biguine Jazz s’est déroulé dans un climat nouveau.
il est à noter les absences remarquables de deux figures habituelles et incontournables jusqu’alors, Maître Dorwling Carter mais surtout de notre Imaniyé, grande Master of Ceremony, que nous avions le plaisir de lire ici après chaque Festival ne supportant la moindre critique de son enfant chéri.
Elle a été « écartée » cette année au profit de jeunes qui ont parfaitement tenu le rôle avec modestie, discrétion, et intelligence, un très bon point pour l’organisation.
Donc cette année la programmation de Saint-Pierre avait pourtant de quoi ravir le public qui a semblé moins important que les autres années, ravir en fait les amateurs de Jazz plus que de biguine.
Cela a semblé être un tournant pris sûrement par nécessité, l’AOC Biguine Jazz possédant ses limites.
Les vraies têtes d’affiches étaient des musiciens de Jazz, originaires des Antilles, mais entourés de musiciens non Antillais, qui nous ont offert de prestations de qualité où la biguine était quasi absente, comme son symbole incarné Imaniyé.
Nous avons donc eu un Festival moderne, avec des jeunes musiciens talentueux qui s’embarrassent fort peu d’étiquette, ce sont des musiciens de Jazz point barre c’est à l’auditeur de s’amuser à retrouver les influences diverses et les racines.
Exercice quotidien de l’amateur de jazz.
En plus la programmation a très bien respecté la règle habituelle qui veut que le « meilleur » passe en dernier et incontestablement ce fut Tony Tixier qui tutoies déjà les grands et Dolmen dans un registre différent plus extraverti qui fut le deuxième point fort à mi-soirée, batteur show man, chez qui la #Guadeloupe, celle du Ka et du Lewoz transpire à grosses gouttes.
La mise en bouche fut Cilla et Cabrera, incursion roots et plongeon dans le Jazz
Ralph Lavital était un cran en-dessous , mais plein de promesses, et fort agréable à écouter.
Peut-être que certains trouveront la démarche élitiste, mais elle est plus cohérente avec l’idée d’un des concepteurs du festival Christian Boutant, que nous saluons ici.
Biguine Jazz c’est une association avec ses bénévoles qui cette année a fait un bon travail dans le renouvellement.
Qui aime bien châtie bien.
Le gros point noir de la soirée a été la sono.
Peut-être que l’ingénieur du son est plus habitué à travailler dans l’univers du Zouk que dans celui du Jazz acoustique?
Alors il fallait simplement garder l’équilibre naturel de l’ensemble et l’amplifier pour qu’il soit audible par tous, nous avons eu une basse poussée en avant, bien trop fort, qui nous a empêché d’apprécier la subtilité du jeu de contrebassiste dans son exploration du grave, même topo pour le piano et la « pédale » de la batterie plus proche d’Edjam que de celui de Roy Haynes.
Le pianiste Tony Tixier, l’a fait remarquer, avec son humour, malheureusement nous étions déjà au milieu du dernier concert.
Des crachements durant tout le concert sur les enceintes de sono, très désagréables et plusieurs coupures de courant ont pertubé les prestations, les musiciens intelligents ont eu à ces instants l’idée de faire participer le public en continuant à jouer et amener une complicité.
Christian Boutant qui veut internationaliser son festival doit à ce niveau ne pas occulter ce point important, l’amateur de jazz acoustique est aussi un amateur d’un « son de qualité », condition préalable, pour découvrir et apprécier les subtilités de cette musique qui va au delà du simple rythme.
Certains, les habituelles mauvaises langues, ont parlé à mi-voix, de façon souvent allusive de l’omniprésence de la Famille Boutant, cela ne m’a sincèrement pas dérangé, car il a fallu apporter du sang neuf et il est parfois plus facile de faire quand les gens se comprennent et se sentent plus impliqués.
L’essentiel c’est que le résultat était bien plus qu’acceptable et promet un Festival 2017 de qualité en corrigeant les imperfections.
A noter aussi de plus nombreux boutiques pour s’alimenter, avec des plats chauds bien locaux, ajoutant encore de la convivialité.
Merci à tous ces bénévoles et à l’année prochaine, j’espère bien.