D’ailleurs, en ce moment même et jusqu’au 28 juin, en Afrique du Sud, se déroule l’édition 2009 de la Coupe des Confédération qui met aux prises l’Afrique du Sud (pays organisateur), l’Italie (championne du monde en titre), le Brésil (vainqueur de la Copa America), les Etats-Unis (vainqueur de la Coupe d’Or), l’Irak (champion d’Asie), l’Egypte (championne d’Afrique), l’Espagne (championne d’Europe), et laNouvelle-Zélande (championne d’Océanie 2008)
L’UFC est composé de 29 membres soit 25 nations de la Caraïbe (St Kitts&Nevis, Turk and Caïcos Islands, Dominique, Haïti, Cuba, Porto Rico, Trinidad, Iles Vierges –US et GB, Surinam, Guyana, Aruba….) et 4 affiliés (Martinique, Guadeloupe, Guyane et St Martin).
Malgré les réticences de la Fédération Française de Football, toute une série de circonvolutions juridiques, rythmées d’atermoiements et d’avancées significatives, ont permis, fort heureusement, de voir les quatre départements français d’Amériques (DFA) entrer dans ce concert des nations de la région.
Pourtant, année après année, congrès de l’UFC après congrès de la CONCACAF, le constat est brutal :
Les DFA sont, de très très loin, les mieux lotis en infrastructures, formation, protection des joueurs, suivi médical, soins, encadrement, administration, compétition…… Même Cuba, Trinidad, Porto-Rico, Jamaïque, St Domingue, les « grands pays » de la région sont encore loin. Les autres, les petites iles, Haïti, sont carrément dans la « préhistoire ». Globalement les moyens financiers ne sont pas suffisants ou manquent carrément.
Porto-Rico, dont d’ailleurs le style de foot est purement et simplement britannique, a ce fameux statut d’état associé aux USA. Les pays hispanophones sont tournés sur eux-mêmes (Cuba) ou vers les USA (St Domingue). Le Surinam vit à l’heure de la Hollande. Aruba est partagée entre le Venezuela et la Hollande.
Par-dessus tout ça, la barrière de la langue est rédhibitoire. Le créole pourrait tenir un rôle de lien et même, peut – être un jour, de ciment de cette entité. On peut en douter parce que les anglophones n’en n’ont pas besoin pour communiquer et diriger la sous-région malgré les 9 millions de locuteurs créolophones qui représentent la deuxième force loin derrière les hispanophones avec 23 millions.
Les états anglophones sont majoritaires dans la Caraïbe et ça a des incidences. Ils ont leurs organisations culturelles et économiques (CARICOM, OEC, …), leur compagnie aérienne régionale (LIAT) même s’ils regardent vers Londres et les USA. Ils n’ont pas besoin de développer des concepts. La Caraïbe leur appartient. La Caraïbe c’est eux…
L’ombre tutélaire des Etats-Unis plane sur le grand bassin. Le partage avec ces micro-états d’une langue participe grandement à l’acculturation de ces populations dénoncées par des intellectuels anglophones antillais qui craignent l’américanisation de leur culture et sa disparition à terme
Les anglophones vivent la Caraïbe au quotidien. Ils n’ont pas besoin de nous, des autres. Et tous les autres, néerlandophones compris, sont confrontés à une espèce de suffisance arrogante des anglophones largement hégémoniques, comme s’ils adoptaient la fameuse morgue britannique.
C’est pourquoi, au risque de hérisser quelques poils, il faut supporter l’évidence, le concept antillais-français de « Caraïbes » comme espace culturel et économique commun (pour résumer) n’est qu’un leurre local.
Après, la discussion est ouverte…… mais peut-être est-ce simplement « notre caraïbe fantasmique » qui n’existe pas ou seulement dans nos rêves.
La formule était lapidaire mais indubitable devant la réalité de ces chiffres et leur implacabilité. Il y a 16 pays anglophones, 3 hispanophones, 5 néerlandophones et 5 francophones et un petit lien transversal de 7 créolophones (5 francophones et 2 anglophones) et Port d’Espagne/Castries en avion coute 95USD quand Fort-de-France/Castries vaut 105 USD (tarifs mars 2009).