Si la Martinique et la Guadeloupe devaient figurer dans une fable de Jean de la Fontaine ces deux départements français où on confond pistache et cacahuètes seraient des rémoras. Et ils n’auraient pas un destin autre que celui de l’âne dans « Les animaux malades de la peste ». Eh oui voilà deux entités insulaires qui ont un véritable problème de positionnement dans l’espace.Les martiniquais et les guadeloupéens sont-ils des caribéens. Géographiquement oui mais ça s’arrête brutalement là.Nous sommes tout et nous sommes rien. Nos paradoxes et nos errances notamment identitaires font que nous sommes des hybrides inclassables.
Aussi, la réalité, le concret nous imposent une exclusion quasi automatique. Il suffit de passer une frontière pour recevoir à la face le fruit amer de cette réalité.Dans les journaux caribéens nous existons pas. Voisins invisibles ? Yes we are. La barrière linguistique devient un prétexte facile à l’heure où la caraïbe se fait sans NOUS. Question : Faut-il avoir honte de ce constat ? Réponse : oui. Accepter cette réalité permettra de provoquer un choc salutaire. Récemment, je suis à new-York…dans le métro, mon oeil s’arrête sur deux mouchoirs qu’une jeune fille porte fièrement sur son jeans. Je l’interroge. Elle déclare sans faille : « je porte ces drapeaux, parce que mon père est de la Jamaïque, ma mère de Trinidad and Tobago »…sa copine elle est de Puerto-Rico, ça se voit car elle aussi arbore ses couleurs. La vérité sortirait donc de la tenue vestimentaire de ces deux jeunes ?
Sommes nous fiers de porter le bleu, le blanc et le rouge ? Surtout ne nous bousculons pas pour répondre ? Je ne veux surtout rien entendre. Je n’ai pas envie d’entendre par exemple l’imbécile et hilarant « je suis citoyen du monde ». La Caraïbe se fait sans nous. Tiens voilà une preuve parmi tant d’autres….dans une agence de voyages en plein Manhattan, je découvre un beau magazine intitulé… « Caribbean »…107 pages, de belles photos, de beaux textes, toutes les îles de la caraïbe sont présentes sauf…la Martinique et la Guadeloupe. Sans commentaire mais comment taire ?