Ce matin, la Martinique se réveille avec un goût amer, un dur rappel des contradictions et des trahisons qui gangrènent notre Société.
Rodrigue PETITOT, leader du RPPRAC, est désormais incarcéré, en attendant son procès le lundi 02 décembre 2024.
Trois chefs d’accusation lui étaient reprochés, mais curieusement, le préfet a retiré sa plainte. Ce qui maintient Rodrigue derrière les barreaux, ce sont les plaintes déposées par certains élus locaux, des martiniquais eux-mêmes, qui n’hésitent pas à jeter un de leurs fils sous les roues d’une justice à deux vitesses.
Une trahison signée par les siens. Comment des élus, censés représenter et défendre leur peuple, peuvent-ils prendre le parti d’un système oppresseur contre un homme qui a osé se dresser face à une cause légitime : la cherté de la vie ? Rodrigue Petitot ne défend pas une ambition personnelle, mais une lutte collective, celle de tous les Martiniquais qui peinent à joindre les deux bouts.
Pourtant, ces mêmes élus, bien installés dans leur confort et leurs tours d’ivoire, préfèrent protéger leurs privilèges, plutôt que d’écouter les cris de détresse de leur peuple.
Ces élus ne sont pas seulement déconnectés de la réalité, ils trahissent ouvertement leurs frères et sœurs. Le noir, une fois de plus, vend le noir. Comme l’a si bien dit Frantz FANON, « Quand vous entendez parler de dignité humaine par un colonisé, sachez que le colon a gagné. »
Le colon, ici, n’a même plus besoin de salir ses mains : ce sont les nôtres qui exécutent.Les colons et leurs alliés locaux : Une machine bien huilée.
Ne nous méprenons pas : les békés continuent de tirer les ficelles, comme ils l’ont toujours fait. Leur emprise sur l’économie, leur capacité à dicter les règles et à profiter d’un système taillé sur mesure pour eux, restent intactes. Ils contrôlent les prix, les terres, les franchises, et les ressources stratégiques, pendant que les Antillais se disputent les miettes.
Le combat de Rodrigue PETITOT dérange parce qu’il ose pointer du doigt cette réalité insupportable. Il dérange parce qu’il met à nu les hypocrisies de ceux qui se cachent derrière des discours creux. Et que fait la France dans tout ça ? Elle observe en silence, bien contente de conserver la zone économique exclusive (ZEE) que représentent la Martinique et les autres territoires d’outre-mer.
Nous ne sommes rien d’autre que des pions sur leur échiquier stratégique, une réserve militaire et économique. Mais pour nos vies, nos luttes, nos aspirations ? Silence radio. Des élections sous le signe de l’hypocrisie.
L’approche des élections est un théâtre grotesque. Ces mêmes élus qui se taisent aujourd’hui viendront bientôt quémander vos voix. Mais quel bilan ont-ils à présenter ?
Où étaient-ils quand Rodrigue PETITOT se battait pour dénoncer la vie chère ?
Que faisaient-ils pendant que des familles perdaient tout, écrasées par un système injuste ?
Ces questions doivent résonner à chaque coin de rue, dans chaque maison. L’Urgence d’un Sursaut Collectif…Le combat contre la cherté de la vie est une lutte existentielle. C’est une bataille pour la dignité, pour l’avenir de nos enfants, et pour la survie de notre Culture.
Mais tant que nous restons divisés, tant que nous acceptons que nos propres frères soient les bourreaux de leurs semblables, nous continuerons à perdre. Rodrigue PETITOT n’est pas parfait, mais il incarne une résistance que peu osent afficher.
À tous ceux qui se sont vendus, qui se rangent du côté des oppresseurs par peur ou par intérêt, sachez que l’histoire vous jugera. Et comme l’a dit Aimé Césaire, « La plus grande faute est de croire qu’il n’y a plus de combat à mener. »
TD