Après trois années en tant que premier vice?président du Conseil Général, dans ce qu'on appela alors la « cohabitation », Claude Lise est élu pour la première fois président du Conseil Général en 1992. Depuis il est réélu sans coup férir, faisant même un ti coup de député du nord caraïbes avant de devenir sénateur et d?être brillamment réélu l?an dernier. Parallèlement, afin d?éviter les déconvenues comme le coup fourré de 1989, il va obtenir le soutien du père Aliker et s'entourer au Conseil Général de vieux grognards fidèles et dévoués, Nabéti, Zami, Celma, De Grand-Maison, tous compagnons de la première heure des pères fondateurs. Cet équilibre dans le rapport de force sera entamé en 1999 lors de la campagne pour l?élection au Secrétariat Général du Parti. Une bataille carnassière opposera publiquement pour la première fois le courant Lise à celui conduit par Serge Letchimy, à qui Camille Darsière avait fait cadeaux de son canton (cité Dillon). Canton que le même Letchimy offrira en 2004 à Catherine Conconne, transfuge de Bâtir le pays Martinique. A l?issue de passes d?arme d?une violence extrême, qui laisseront des traces et dont les répliques enveniment l?actualité aujourd?hui, Yvon Paquit sera élu Secrétaire Général du PPM. C?est la défaite du clan Darsière/Letchimy dans leur tentative de prendre le contrôle du parti. L?échec du 7 décembre Claude Lise à l?origine du rapport qui porte son nom avec celui de Tamaya, a tout fait pour que cette consultation puisse se tenir. Il en sera l?âme et le moteur. Beaucoup d?élus de tout bord annoncent alors leur volonté de faire avancer le pays avec le OUI. Et patatras, Camille Darsière sort le dicton ou paka achté chat nan sak qui a lui seul détruira toutes les stratégies et les arguments des tenants du OUI. Tous les sondages, toutes les projections donnaient Lise président de l?Assemblée Unique. Les observateurs ont songé à 1989. Beaucoup ont vu dans cette prise de position incroyable, incompréhensible de Darsière, la volonté de koubaré, une nouvelle fois Claude Lise. Plus récemment, pour les élections sénatoriales on verra des choses incroyables au sein d?un parti jusqu?alors discipliné avec la candidature de Charles-Henri Michaux. Le candidat développera un argumentaire justificatif de son engagement qui donnera pour la première fois les indices d?une fracture idéologique au sein du Parti. Néanmoins, même si elle existe, personne ne croit à cette théorie de divergence idéologique sur l?autonomie pour expliquer le clash au sein du PPM. On se souvient que c?est ce que Lénine expliqua pour faire assassiner Trotski jusqu?au Mexique et que c?est au nom de l?orthodoxie communiste que Staline épura le parti de ceux qui risquaient de lui faire de l?ombre ou de contester sa toute puissance. C?est bien à une lutte pour le contrôle du parti et le pouvoir que cela confère que l'on assiste aujourd?hui. La question que l?homme de la rue se pose est en quoi est-ce important d?être président du PPM, poste en principe honorifique, alors que l?on contrôle le Parti ? Personne n?a la stature d?Aimé Césaire (viv Sézè) et ne l?aura avant longtemps, très longtemps. Refuser que la présidence du parti puisse être attribuer à quiconque n?est ce pas le moyen d?immortaliser à jamais le grand homme ? P 38