C’est une première victoire pour la transparence ! Alors qu’ils manifestent depuis plusieurs mois contre la vie chère, et dénoncent la mainmise du Groupe Bernard Hayot (GHB) sur de nombreux secteurs économiques.
Le 21 février dernier, la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP) a décidé d’ouvrir une enquête concernant les pratiques opaques de lobbying du Groupe Bernard Hayot (GBH). Cette enquête fait suite au signalement de Transparency sur les interactions répétées et non déclarées entre le GBH et des responsables publics, comme le raconte le journal Libération.
Carrefour, Mr. Bricolage, Decathlon… Aux Antilles, toutes ces enseignes – et d’autres – sont sous le contrôle de GHB. En 2023, le groupe a ainsi réalisé près de 4,5 milliards d’euros de chiffre d’affaire, et est pointé du doigt pour sa responsabilité dans le coût de la vie. Depuis plusieurs années, le groupe est régulièrement accusé par la population d’être responsable de l’envolée des prix des produits de consommations dans les Antilles françaises, et d’avoir une position dominante sur le marché des Antilles-Guyane. Les produits alimentaires sont en moyenne 40 % plus chers qu’en Hexagone, selon les calculs de l’Insee. Une flambée qui a provoqué des manifestations contre la vie chère, en septembre et en octobre 2024, notamment en Martinique.
Le 3 février 2025, Transparency International France a adressé à la HATVP un signalement détaillé mettant en lumière des éléments suggérant que le Groupe Bernard Hayot aurait mené des actions de lobbying intensif auprès de responsables publics sans s’être enregistré comme représentant d’intérêts, en violation des dispositions de la loi n° 2013-907 du 11 octobre 2013 relative à la transparence de la vie publique.
Ce signalement s’appuyait sur des sources multiples et les vérifications de Transparency France dans le registre des représentants d’intérêts de la HATVP. Il faisait suite à une enquête de Libération, sur les profits suspect du groupe antillais, notamment des témoignages d’anciens conseillers ministériels et des articles de presse, qui attestent de rencontres répétées entre des représentants du Groupe Bernard Hayot et des décideurs publics, notamment dans le cadre de la politique des outre-mer.