Dans une longue lettre, l’ancien maire de la commune de Sainte-Anne en #Martinique, Garcin Malsa, veut alerter la Ministre de la justice car l’île où on confond pistache et cacahuète semble être le fruit d’une passion nouvelle.
Monsieur Garcin #MALSA
Conseiller Général de la #Martinique
97227 SAINTE-ANNE (MARTINIQUE)
Madame Christiane #TAUBIRA
Ministre de la Justice
13, Place Vendôme
75042 PARIS
RAR
Objet : alerte sur la situation en Martinique
Madame La Ministre,
J’ai l’honneur de porter à votre connaissance des faits qui paraissent suffisamment graves pour que vous vous prononciez en tant que militante engagée contre le racisme, la xénophobie et l’antisémitisme sur des élections municipales de 2014 qui ont eu lieu à Sainte-Anne. Un recours a été formulé par Monsieur Marcel BOURGADE, sympathisant de la liste « ENSEMBLE ET SOLIDAIRES » qui était conduite par Garcin MALSA dont la réputation en tant qu’écologiste et humaniste n’est plus à démontrer.
Par une conspiration politico-sectaire renforcée d’achats de vote plus ou moins avoués, on a réussi à détourner les électeurs de Sainte-Anne d’un vote libre et démocratique pour installer actuellement une équipe inspirée par des démarches sectaires et minée par un réseau d’agents du Front National dont la tête de file est un certain Jean-Luc FAUSS . Des éléments concordants ont été trouvés qui démontrent que ce dernier est plus qu’un sympathisant du Front National infiltré à Sainte-Anne pour gangrener la commune et le pays dont certains endroits (plus particulièrement les communes littorales) sont déjà attaqués par ce parti à idéologie infâme et irrespirable.
Le poids de Monsieur Jean-Luc #FAUSS est tel dans la nouvelle équipe municipale qu’il a imposé au maire actuellement élu, Monsieur Jean-Michel GEMIEUX, de le faire passer du 13ème rang sur la liste au 9ème, pour bénéficier d’une place d’adjoint. Non seulement, il a obtenu subtilement ce qu’il voulait, mais il a su dès le départ se faire placer au poste d’élu communautaire suppléant.
Madame La Ministre, nous avons, à partir du recours en annulation, des faits tangibles et même jurisprudentiels qui permettent de donner la possibilité aux Saintannais de sortir du piège dans lequel ils sont tombés et retrouver , en toute sérénité leur fierté et leur dignité.
Au 1er tour, la liste « ENSEMBLE ET SOLIDAIRES », sort en tête avec plus de 500 voix d’écart par rapport à la liste « SAINTE-ANNE A COEUR » de Monsieur Jean-Michel GEMIEUX : 1103 voix contre 569 voix.
Au 2ème tour, la liste « SAINTE-ANNE A CŒUR » de Monsieur Jean-Michel GEMIEUX va sortir en tête avec 1685 voix contre 1335 voix à la liste « ENSEMBLE ET SOLIDAIRES ». Le simple désistement des 3 autres candidats dont un seul appelait à voter pour la liste conduite par Monsieur Jean-Michel GEMIEUX ne peut expliquer cette remontée et cet écart au 2ème tour.
Nous avons donc fait un recours à la lumière de 4 moyens d’annulation dont trois sont tangibles et palpables.
– Le 1er moyen d’annulation porte sur la présence d’un panneau blanc sur lequel était inscrit en lettres rouges (visibles) : « VOTER JEAN MICHEL GEMIEUX ». Ce panneau était apposé pendant toute la campagne électorale (1er et 2ème tour) sur un terrain privé appartenant à la Société Anonyme Usine du Marin. Je tiens à vous faire remarquer que les représentants de cette Société Anonyme Usine du Marin ont plusieurs contentieux avec la commune de Sainte-Anne. L’un des contentieux majeurs repose sur une affaire d’expropriation au profit de la ville à des fins de protection et de sauvegarde du littoral. Par ailleurs, cette même société, qui possède les meilleures terres de la commune ne supporte pas que l’équipe « ENSEMBLE ET SOLIDAIRES » n’ait pas obéi à son diktat pour lui déclasser des terrains pour des affaires immobilières.
– Le 2ème moyen d’annulation repose sur l’existence d’une affichette placée sur la maison de Madame Judith GEMIEUX, parente de Monsieur Jean-Michel GEMIEUX. Cette affichette située à moins de 10 mètres du bureau de vote n° 1 (situé à la Mairie) portait une lettre de Monsieur Jean-Michel GEMIEUX, insultant Monsieur Garcin MALSA, défendant Monsieur Jean-Luc FAUSS et se terminait par un appel à voter Jean-Michel GEMIEUX ; tête de liste de la liste « SAINTE-ANNE A CŒUR », ce qui rappelle le slogan d Marine LE PEN.
– Le 3ème moyen d’annulation concerne une image audiovisuelle diffusée subtilement par la chaine T.V. A.T.V le dimanche 00h30 alors que toute propagande médiatique était interdite dès le samedi 29 mars à 00h. Ce même jour du vote des municipales on pouvait voir sur A.T.V une image montrant les photos de 3 candidats Messieurs Jean-Michel GEMIEUX, Gilles BELMO, et Garcin MALSA et le journaliste qui déclare qu’il y a trois candidats à Sainte-Anne. Ce qui était faux. Il n’y avait que deux candidats au 2ème tour et l’on pouvait voir d’un côté Messieurs Jean-Michel GEMIEUX et Gilles BELMO en superposition et de l’autre côté (isolé) Monsieur Garcin MALSA. Lorsqu’on sait le lien financier qui existe entre A.T.V. et les gros possédants de la terre, du commerce, de l’import-export en Martinique, on imagine aisément le rôle de ces mêmes possédants dont l’un est bien implanté à Sainte-Anne à travers la SA Usine du Marin. Cette même SA Usine du Marin qui a prêté son terrain pour apposer le panneau appelant à voter Jean-Michel GEMIEUX n’est pas étranger à l’actionnariat de A.T.V. soit directement soit par l’intermédiaire de ses affidés.
– Enfin le 4ème moyen d’annulation fait état de circulation d’argent chez les jeunes et des personnes en difficulté en vue d’acheter leur vote. Il ne s’agit pas seulement de rumeur non fondées puisque des propos ont eu lieu entre des jeunes s’accusant réciproquement de ne pas avoir reçu des sommes identiques. Pour l’instant, il n’est pas possible de recueillir des attestations de ces personnes qui craignent des représailles. Comme il est de coutume et concernant des achats de vote par des candidats c’est plus tard que la vérité se saura.
C’est dans ce contexte Madame La Ministre que se sont déroulées les élections à Sainte-Anne et il me paraissait urgent et nécessaire de vous rapporter ces faits à travers lesquels vous comprendrez la justesse de la démarche d’annulation de ces élections municipales 2014 à Sainte-Anne entreprise par la liste « ENSEMBLE ET SOLIDAIRES ».
J’espère que vous comprendrez notre inquiétude et aussi notre colère –qui sont fondées ainsi que notre détermination de faire échec au Front National à Sainte-Anne et en Martinique.
La patrie d’Aimé Césaire, de Frantz FANON qui a intronisé avec honneur et fierté les paroles et les pensées de Léon GONTRAND DAMAS ne peut être en 2014 la proie de cette bête immonde qu’est le fascisme, stade suprême du racisme véhiculé par le Front National.
Le 06 décembre 1987, le monde entier applaudissait le peuple Martiniquais qui a interdit à Monsieur Jean-Marie LEPEN de toucher cette portion de terre des Amériques, continent où eurent lieu les plus grandes tragédies humaines et écologiques de l’histoire.
Le 26 décembre 1997, fut repoussée une deuxième tentative, effectuée à l’improviste, de ce même dirigeant fondateur du Front National de toucher le sol martiniquais.
Le 26 août 1996, Jean-Marie LE PEN déclarait à la baule, lors d’une université d’été de son parti : « je crois dans l’inégalité des races ». Peu de jours après les Martiniquais, au premier rang desquels se trouvèrent Aimé CESAIRE, Pierre ALIKER, Camille DARSIERES et d’autres personnalités du monde politique, associatif, et culturel se retrouvaient mobilisés à manifester dans les rues de Fort-de-France contre de tels propos.
Il faut se rappeler qu’en 2002 en France, le candidat du Parti Socialiste, aux Présidentielles, Lionel JOSPIN arrivait en 3ème position après Jean-Marie LEPEN. Face au danger insupportable que représentait la montée du fascisme en France, les dirigeants de tous les partis politiques avaient appelé à constituer un front républicain pour barrer la route au Front National. Les voix des opposants habituels à l’Union pour un Mouvement Populaire (l’U.M.P) s’étaient portées sur Jacques CHIRAC, alors candidat de la droite.
En 2014, les élections municipales en France ont connu une poussée du Front National qui a conduit à un appel à une intensification de la mobilisation des organisations politiques et des forces populaires pour stopper prochainement ce phénomène inédit et dangereux pour la démocratie.
Ici, en Martinique et peut être en Guadeloupe et Guyane, le contexte s’apparente plutôt à une chloroformisation des organisations politiques, électoralistes de tout bord face à ce même phénomène constaté. Elles sont davantage préoccupées par les combinaisons préparant aux élections de 2015 de l’Assemblée Unique.
Même les syndicats, les groupes culturels n’ont pas pris la mesure de l’imminence d’un tel danger pour le peuple Martiniquais. Or les mutations consécutives aux crises actuelles laissent présager une aggravation de la fascisation du monde pourront accélérer le processus de guerre mondiale si partout sur la planète les forces progressistes ne trouvent pas à se regrouper contre toutes les formes d’actions et de pensées fondées sur l’idéologie de l’inégalité des races et de la supériorité d’une race par rapport aux autres.
Chez nous, en Martinique, historiquement, la fascisation de la France renforce le pouvoir et l’arrogance des descendants d’esclavagistes ; comme ce fut le cas durant la période de Vichy qui entraina le remplacement des maires élus par des békés nommés par le régime politique mené par l’Amiral ROBERT. Des indices graves et manifestes sortis des élections municipales de 2014 en Martinique, montrent que nous nous acheminons vers une situation similaire à celle des années 39-45 (An tan Robè).
Pendant que le Front National apparaît au grand jour au conseil municipal de Sainte-Anne où la majorité actuelle ne cache pas sa collusion avec les békés par l’intermédiaire de ce même Front National, au François on assiste à l’introduction d’un jeune élu béké, Guillaume de Reynal, au sein du conseil municipal.
Malheureusement à l’échelle du pays, ce qui est visible à travers ces deux exemples n’est qu’une faible proportion du réseau et de la collusion béké-Front National qui existent en Martinique. Il va de soi que l’aboutissement d’un tel phénomène a en lui par le canal des instances éducatives, policières , armées qui sont des viviers pour recrutement de jeunes racistes et arrogants, mais le comportement aliénant et flatteur de nos compatriotes Martiniquais n’en est pas étranger (si pani soutirè pa ni volè).
Il est temps donc de stopper et d’éradiquer ce danger qui nous mine. C’est pourquoi Madame La Ministre, je tenais à vous donner ces quelques informations sans doute trop détaillées pour vous éclairer sur la gravité de cette situation qui ne saurait vous laisser insensible.
Veuillez agréer, Madame La Ministre, l’assurance de mes sentiments respectueux
Garcin MALSA