Sur un plan strictement professionnel il y avait 2 façons de réagir : soit il en faisait une bataille judiciaire et médiatique, soit il se traçait une route inédite et inattendue. Sur le plan intrapersonnel, je note que la tragédie s’est déroulée en terre Guyanaise… en terre étrangère pour un Martiniquais.
On ne peut s’empêcher de se dire qu’il y avait sans doute une fêlure secrète… quelque chose d’inaudible entre la vie et lui. Personne ne peut expliquer un suicide.
Mais, tout bien considéré, on peut rapprocher cette disparition tragique des suicides en cascade de la société Orange d’il y a quelques années. France Télévisions, je ne l’oublie pas, n’a pas sourcillé quand on a fait disparaître France O.
Cela signifiait que « nous » devions nous considérer définitivement assimilés. Gérard a été licencié au profit d’une Bretonne et d’une femme politique qui n’a jamais eu un avenir « national ». Pour moi Gérard est mort de la (sous)France et de l’isolement infligé à ceux qui s’accomodent et survivent dans un univers grégaire.
Certains diront qu’il était trop gentil voire naïf, moi je pense simplement que le déshonneur a été un trop fort sentiment qui a fini par crever son cœur… je parle, j’écris et je ne peux que me sentir triste. Gérard a laissé un message qui restera dans nos mémoires.
Patrick Singaïny
écrivain essayiste réunionnais