Les raisons de la fusillade restaient peu claires lundi. Selon la presse locale, un policier aurait d'abord tiré, incitant ses collègues à faire de même par effet de "contagion". Le policier aurait cru que les jeunes hommes étaient armés. Mais les premières constatations ont montré que les victimes ne portaient pas d'arme. Le maire a appelé lundi à attendre les précisions de l'enquête, confiée au procureur du Queens: "Il est beaucoup trop tôt pour tirer des conclusions". Selon lui, il n'y a aucune raison de croire que les victimes étaient en train de commettre des exactions lors des faits, et il n'y a non plus aucune raison de penser que ces tirs étaient motivés par du racisme. Sean Bell venait d'enterrer sa vie de garçon au club Kalua, quand le drame s'est produit. Il devait épouser dans la journée de samedi sa fiancée, mère de leurs deux petites filles. Un de ses amis blessés se trouvait lundi dans un état critique. L'affaire suscite l'émoi et la colère à New York et en particulier dans le Queens, où une manifestation a réuni dimanche dans le calme plusieurs centaines de personnes."Combien de coups de feu ?", a lancé le pasteur Al Sharpton, défenseur des droits civils et célèbre voix de la communauté noire américaine, à une foule qui répondait: "50!". Le conseiller municipal Charles Barron a indiqué, lors de cette marche, que des explications seraient exigées des autorités, faute de quoi il ne faudrait pas s'étonner que les esprits s'échauffent. "Nous allons prier, nous allons manifester, nous allons faire tout ça, et nous allons attendre, et s'ils ne répondent pas, ne nous demandez pas de demander à notre peuple de rester tranquille alors qu'ils se font tuer". A New York, l'incident rappelle la mort d'Amadou Diallo, tué dans le Bronx en 1999 sous le feu de 41 tirs de la police. Les policiers en cause avaient cru qu'il était en train de sortir une arme, alors qu'il tentait d'atteindre son portefeuille.M. Bloomberg a déclaré lundi, avec le commissaire Ray Kelly à ses côtés, que la situation s'est cependant améliorée depuis quelques années en terme de confiance entre les habitants et la police. "Nous allons de nouveau regarder nos formations, nos procédures, nous continuerons à faire ce que nous faisons depuis cinq ans pour nous assurer que nous avons des services de police bien entraînés, qui comprennent et représentent la population," a-t-il promis. Il a aussi renouvelé sa confiance en Ray Kelly, selon lui "le meilleur commissaire que la ville ait jamais eu".