Les preuves scientifiques attestant de l’impact de la pollution chimique sur la santé humaine se multiplient. Selon un rapport publié le 20 mars dernier par l’association britannique CHEM Trust, et relayé par RES (1), le mode de vie occidental (alimentation – sédentarité) ne suffit pas à expliquer les épidémies mondiales d’obésité et de diabète.
Dans leur « Panorama scientifique des liens entre exposition chimique et risques d’obésité et de diabète », les professeurs Miquel Porta et Duk-Hee Lee mettent en évidence des substances
chimiques obésogènes et diabétogènes. Les « obésogènes environnementaux »
recouvrent des produits chimiques de synthèse pouvant perturber le contrôle physiologique normal de l’adipogenèse (2) et de l’équilibre énergétique.
Bien que l’obésité soit un facteur reconnu de risque de diabète, les éléments établissant un lien entre exposition chimique et diabète sont encore plus marqués que ceux liant substances chimiques et obésité.
Sont notamment identifiés comme agents diabétogènes les Polluants Organiques Persistants ou POP (dioxines, PCB etc.), l’arsenic, le bisphénol A, les phtalates, les organoétains, les pesticides organochlorés et les carbamates.
Ces données montrent que, outre une modification du mode de vie et des efforts de diagnostic, la lutte contre ces nouveaux fléaux doit passer par une prévention généralisée de la pollution chimique (alimentation, environnement etc.).
Prônant le principe de précaution, cette prévention devrait être payante au sens strict du terme. De fait, les frais de prise en charge du diabète pèsent, en moyenne, pour 10 % du budget santé des états européens.
Cécile Cassier